Dimanche après-midi, le Parc OL aurait dû célébrer une belle victoire 2-0 de Lyon face à Nantes en Ligue 1. Au lieu de ça, le stade a été le théâtre de violences inouïes et inattendues entre…supporters lyonnais eux-mêmes ! Selon les premières informations, un jeune homme aurait été légèrement blessé d’un coup de couteau à la cuisse lors d’affrontements en marge de la rencontre. Des incidents qui ont choqué et ému, au point de susciter des réactions jusqu’aux plus hautes sphères.
Bad Gones contre Six Neuf Pirates : la guerre des ultras ?
D’après les informations du quotidien régional Le Progrès et de BFM Lyon, tout serait parti d’une agression de membres d’un nouveau groupe de supporters baptisé les “Six Neuf Pirates” par plusieurs individus, dont certains appartiendraient aux Bad Gones, le groupe historique du virage nord. Un antagonisme serait palpable depuis quelques temps entre ces deux entités, pour des raisons encore floues.
Sur les réseaux sociaux, le collectif des Six Neuf Pirates a évoqué des “événements graves” et promis un communiqué, sans plus de précisions à ce stade. De leur côté, les Bad Gones n’ont pas réagi publiquement.
L’OL et les autorités montent au créneau
Face à ces violences “indignes”, la réaction des instances n’a pas tardé. Dans un tweet, le directeur général de l’Olympique Lyonnais Laurent Prud’homme a fermement condamné “les affrontements et agressions qui ont eu lieu dans le stade cet après-midi”. “L’OL doit rester uni et indivisible” a-t-il martelé.
La préfète de région Fabienne Buccio a elle aussi dénoncé sur les réseaux des “violences inacceptables” qui “appellent des sanctions exemplaires”, tout en saluant l’intervention rapide des forces de l’ordre pour ramener le calme.
Confinement partiel du public
Suite aux incidents, une partie des spectateurs est restée brièvement confinée dans l’enceinte, le temps que la situation revienne à la normale à l’extérieur. Cela n’a heureusement duré que quelques minutes selon une source proche du dossier.
Des précédents préoccupants
Si les oppositions entre supporters d’un même club peuvent surprendre, Lyon n’en est malheureusement pas à son coup d’essai en matière de violences liées au foot :
- En 2015, des heurts entre ultras et stadiers avaient éclaté lors d’un match contre Metz, faisant plusieurs blessés.
- En 2021, des bagarres générales avaient opposé lyonnais et marseillais à l’extérieur du stade, nécessitant l’intervention de la police.
- Plus grave en 2016, des supporters de l’OL s’en étaient pris à leurs homologues de Besiktas, avec de très violents affrontements.
Cette nouvelle éruption de violences, bien qu’apparemment moins intense, vient s’ajouter à une trop longue liste. Au-delà de la sécurité et de l’image du club, c’est tout le football français qui est une nouvelle fois éclaboussé.
Les stades ne sont pas une zone de non-droit ! Il faut appliquer des sanctions fortes et agir préventivement.
Dominique Sopo, président de SOS Racisme
Face aux critiques récurrentes sur le traitement du hooliganisme, les autorités du foot et les pouvoirs publics sont plus que jamais sous pression pour apporter des réponses. D’autant que l’Euro 2024 et les JO 2024 se profilent, avec le monde entier qui aura les yeux rivés sur la France…
Et maintenant ?
Dans l’immédiat, une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances exactes et les responsabilités de chacun dans ces incidents. Des sanctions individuelles (interdictions de stade) voire collectives (huis clos, tribune fermée…) pourraient tomber rapidement.
Mais au-delà, c’est tout un travail de fond qui attend le club comme les pouvoirs publics pour assainir le climat autour du foot. Un énorme défi, à l’heure où la passion sportive semble parfois se muer en folie furieuse incontrôlable.