La Martinique traverse une période particulièrement agitée. Depuis septembre, l’île antillaise est marquée par un mouvement de protestation contre la vie chère qui a malheureusement dégénéré en violences urbaines. La situation a atteint un point critique jeudi, avec une nuit de chaos marquée par des pillages, des incendies et des affrontements faisant 26 blessés parmi les forces de l’ordre.
L’aéroport Aimé Césaire fermé, plus de 1000 passagers déroutés
Face à l’escalade des tensions, les autorités ont été contraintes de prendre des mesures drastiques. L’aéroport Aimé Césaire, situé sur la commune du Lamentin, a dû être fermé après qu’une cinquantaine de personnes aient envahi la piste jeudi après-midi pour dénoncer l’arrivée de renforts policiers. En conséquence, trois vols transportant un total de 1117 passagers ont été déroutés vers la Guadeloupe voisine.
Couvre-feu et interdiction des manifestations
Pour tenter de ramener le calme, le préfet Jean-Christophe Bouvier a signé deux arrêtés valables pour l’ensemble de la Martinique jusqu’à lundi :
- Un couvre-feu est instauré de 21h à 5h du matin
- Tous les rassemblements et manifestations sont interdits à partir de 18h
Les établissements scolaires resteront également fermés vendredi, pour la sécurité des élèves et du personnel.
Le système de santé sous pression
Les violences ont aussi un impact sur le système de santé martiniquais. Le CHU a dû déclencher son plan blanc, conduisant à des déprogrammations d’interventions non urgentes pour pouvoir prendre en charge les victimes. Les pharmacies ont également déclaré ne plus être en mesure d’assurer le service d’urgence.
On demande juste à pouvoir manger à notre faim.
Un manifestant martiniquais
Un mouvement contre la vie chère qui dégénère
Si la situation semblait s’être calmée ces dernières semaines après le début du mouvement en septembre, de nouveaux incidents ont éclaté lundi entre CRS et militants lors d’une action de blocage au Lamentin. Depuis, les violences urbaines se multiplient chaque nuit.
Au cœur des revendications, le coût de la vie, une problématique récurrente dans les territoires d’Outre-mer. Mais le dialogue semble rompu et le fossé se creuse entre manifestants et autorités.
La Martinique retient son souffle, espérant un retour au calme et à la sérénité. Mais pour l’heure, avec un aéroport fermé, des milliers de passagers bloqués, un couvre-feu en place et la vie économique et sociale paralysée, l’île est plus que jamais sous haute tension.