Samedi soir, la fête du football français a été ternie par de violents incidents entre supporters de l’Olympique Lyonnais et du Paris Saint-Germain, à quelques heures de la finale de la Coupe de France au Stade Pierre-Mauroy de Lille. Un triste spectacle qui soulève de sérieuses questions sur la sécurité autour de ce type d’événements.
Affrontements au péage de Fresnes-lès-Montauban
C’est sur l’autoroute A1, au niveau du péage de Fresnes-lès-Montauban dans le Pas-de-Calais, que les premières échauffourées ont éclaté. Pour une raison encore indéterminée, deux bus de supporters lyonnais se sont retrouvés au milieu d’un convoi de cars de fans parisiens, déclenchant une rixe générale impliquant plusieurs dizaines d’individus.
Selon les premiers éléments, des supporters du PSG auraient incendié un bus lyonnais après y avoir jeté des fumigènes. Le bilan provisoire fait état d’une trentaine de blessés, dont huit policiers. Des dégâts matériels importants sont également à déplorer.
L’OL pointe du doigt l’escorte policière
Dans un communiqué publié ce dimanche, l’Olympique Lyonnais a tenu à réagir à ces incidents. Le club incrimine directement l’escorte de police, coupable selon lui d’une « erreur manifeste de parcours » en guidant les bus lyonnais au beau milieu des supporters adverses.
Pour des raisons encore à déterminer, l’escorte de police a décidé de faire passer sept cars lyonnais au milieu des dix-huit cars parisiens rassemblés au péage de Fresnes, alors que depuis deux mois, toutes les parties prenantes travaillaient sur la séparation des flux.
Communiqué de l’Olympique Lyonnais
L’OL a annoncé son intention de porter plainte et de se constituer partie civile, tout en encourageant les victimes à faire de même. Le club rappelle également que plusieurs enfants se trouvaient dans le bus incendié et ont pu être évacués in extremis.
Un problème récurrent de hooliganisme
Cet incident met une nouvelle fois en lumière les dérives de certains groupes de supporters ultras en France. Malgré les efforts des clubs et des autorités, le hooliganisme reste un fléau difficile à endiguer lors des matchs à haut risque.
- En 2022, une bagarre générale avait opposé des ultras lensois et lillois en marge d’un derby.
- La même année, des affrontements entre supporters niçois et marseillais avaient conduit à l’arrêt d’un match de Ligue 1.
- En 2016, des hooligans russes et anglais s’étaient violemment affrontés à Marseille pendant l’Euro.
Au-delà de la rivalité sportive, ces débordements posent la question de la sécurisation des abords des stades et des déplacements de supporters. Un enjeu crucial pour éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir.
Des mesures attendues pour endiguer la violence
Face à ce nouveau drame, les réactions politiques n’ont pas tardé. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a condamné « avec la plus grande fermeté » ces violences « inacceptables ». Elle a demandé un rapport circonstancié sur les faits et une enquête a été ouverte.
Au-delà des sanctions individuelles, beaucoup appellent à un renforcement des mesures de prévention et de répression contre les fauteurs de troubles dans les stades. Certains évoquent la possibilité d’interdictions de stade à vie, de déplacements encadrés systématiques ou encore d’un fichage plus strict des hooligans.
Une chose est sûre : il y a urgence à agir pour que le football, sport le plus populaire en France, ne soit pas davantage entaché par les débordements d’une minorité violente. Les incidents de samedi constituent un véritable électrochoc qui doit pousser les instances à des mesures fortes. La crédibilité et l’image du football français en dépendent.