C’est un incident qui en dit long sur le climat de tension qui règne actuellement à Paris, et qui n’épargne pas même les plus jeunes. Lundi dernier, dans le 20e arrondissement de la capitale, plusieurs enfants juifs âgés de 8 à 10 ans ont été pris à partie et importunés par d’autres mineurs alors qu’ils se trouvaient dans un parc près de la rue de Transvaal. Ces jeunes faisaient partie d’un groupe du centre de loisirs Beth Loubavitch Couronnes.
Une altercation qui dégénère
Selon les informations rapportées par Europe 1 et des sources policières, les faits se sont déroulés en fin d’après-midi. Les enfants du centre étaient accompagnés de deux animateurs quand un autre groupe de jeunes du même âge environ a commencé à les provoquer et à “chercher la bagarre”. La situation a rapidement dégénéré, les enfants juifs étant pris à partie verbalement puis bousculés.
Face à ces violences, les animateurs sont intervenus pour calmer le jeu et éloigner leur groupe. Mais l’incident a marqué les esprits. La directrice du centre de loisirs Loubavitch a décidé dans la foulée de porter plainte pour violences aggravées. Une enquête a été ouverte par le commissariat du 20e arrondissement pour faire la lumière sur cette altercation aux relents antisémites.
Les enfants, premières victimes de l’antisémitisme
Cet événement, aussi choquant soit-il, est malheureusement loin d’être isolé. Ces dernières années, les actes antisémites visant des enfants et adolescents se sont multipliés, en particulier en région parisienne. Insultes, brimades, agressions physiques… Les jeunes juifs sont régulièrement pris pour cible, que ce soit aux abords des écoles, dans les transports ou dans l’espace public.
Les enfants sont les premières victimes de la haine antisémite. Ils ne devraient jamais avoir à subir cela, encore moins si jeunes.
Une mère d’élève d’une école juive parisienne
Cette situation est le reflet d’un antisémitisme de plus en plus décomplexé, touchant toutes les tranches d’âge. Malgré les appels à la vigilance et les initiatives pour promouvoir le “vivre-ensemble”, les tensions persistent. Et les enfants en paient souvent le prix fort, se retrouvant malgré eux au cœur de conflits qui les dépassent.
Paris, capitale de l’antisémitisme ?
Si les actes antisémites sont en hausse partout en France, c’est à Paris et en Île-de-France que la situation est la plus préoccupante. Des quartiers comme le 20e arrondissement, où se côtoient des populations d’origines diverses, sont particulièrement touchés. Les tensions interethniques y sont palpables et dégénèrent régulièrement en violences ciblant la communauté juive.
Face à ce constat alarmant, les autorités peinent à apporter des réponses efficaces. Les condamnations se multiplient après chaque incident, mais les actes concrets tardent à se mettre en place. Beaucoup dans la communauté juive ont le sentiment d’être abandonnés, livrés à eux-mêmes face à la montée des périls. Un sentiment renforcé par des épisodes comme celui du parc de la rue Transvaal.
Enrayer la spirale de la haine
Au-delà de l’émotion et de l’indignation suscitées par de tels actes, il y a urgence à agir pour enrayer cette spirale de la haine antisémite qui gangrène la société française. Cela passe par une réponse pénale ferme contre les auteurs de violences antisémites, quel que soit leur âge. Mais aussi par un travail de fond pour déconstruire les préjugés dès le plus jeune âge et promouvoir le respect de l’autre.
Des initiatives existent en ce sens, portées par des associations, des écoles ou des institutions communautaires. Mais elles restent trop isolées et manquent de moyens. Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure du problème et s’engagent dans une lutte résolue contre l’antisémitisme sous toutes ses formes. Pour que plus jamais des enfants ne soient victimes de la haine, à Paris comme ailleurs.