La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a vivement réagi mardi aux violentes attaques perpétrées contre des supporters de football israéliens la semaine dernière dans la capitale néerlandaise. Lors d’une réunion d’urgence du conseil municipal, elle a pointé du doigt un inquiétant “cocktail toxique d’antisémitisme et de hooliganisme” à l’origine de ces incidents.
Dans la nuit du 7 au 8 novembre, après un match de Ligue Europa entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, des supporters de l’équipe israélienne ont été pourchassés et violemment agressés dans les rues d’Amsterdam. Selon une source proche du dossier, entre 20 et 30 personnes auraient été blessées lors de ces attaques, qualifiées d’antisémites par les autorités néerlandaises et israéliennes.
Un appel à la haine sur les réseaux sociaux
D’après les premiers éléments de l’enquête, ces agressions auraient été perpétrées par des groupes d’individus néerlandais “issus de l’immigration”, mobilisés en amont via des appels à s’en prendre aux juifs diffusés sur les réseaux sociaux. Une situation qu’a fermement condamnée le Premier ministre néerlandais Dick Schoof, promettant des “mesures sévères” à l’encontre des coupables.
La maire Femke Halsema a souligné l’inacceptable de cette situation : “Les supporters juifs israéliens étaient des invités dans notre ville et ils ont été traqués, chassés et attaqués par des appels antisémites sur les réseaux sociaux et dans les rues”. Mais elle a aussi rappelé que “les Amstellodamois ont également été attaqués par des hooligans du Maccabi qui ont scandé des slogans racistes et haineux”, faisant référence à des chants anti-arabes entonnés par certains fans israéliens avant la rencontre.
Un contexte de polarisation inquiétant en Europe
Ces violences surviennent dans un climat de tensions croissantes sur le Vieux Continent. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, une recrudescence des actes antisémites, anti-israéliens mais aussi islamophobes est observée dans de nombreux pays européens. Si historiquement, l’antisémitisme trouvait principalement ses racines à l’extrême droite, il est désormais également alimenté par certains milieux de gauche et islamistes.
Face à cette préoccupante escalade, les autorités néerlandaises se veulent fermes. Dick Schoof a d’ores et déjà annoncé une réponse “sans complaisance, à la hauteur de la gravité des faits”. Au delà de la nécessaire sanction des coupables, c’est tout un travail de fond qui semble s’imposer pour endiguer la propagation de la haine, sous toutes ses formes, et préserver le vivre-ensemble au sein des sociétés européennes.
Ces événements d’Amsterdam constituent un signal d’alarme de plus, illustrant les effets délétères des discours de division relayés sans filtre sur internet. Un défi majeur pour nos démocraties, appelées à se mobiliser de toute urgence pour contrer la banalisation des appels à la violence communautaire. Car le “cocktail toxique” dénoncé par la maire Femke Halsema, s’il n’est pas pris à bras le corps, risque fort d’empoisonner durablement le climat social en Europe.