Cahors, paisible préfecture du Lot, traverse une période troublée. Depuis une semaine, la ville est sous tension suite à une série d’incidents violents qui ont choqué les habitants. Dans la soirée du 28 octobre, une rixe au couteau a éclaté en plein centre-ville, faisant plusieurs blessés parmi des adolescents. Mais le pire restait à venir.
Quelques heures plus tard, un groupe d’individus cagoulés et armés de battes de baseball et de couteaux a pris d’assaut le commissariat de police. Repoussés par les forces de l’ordre, ils se sont ensuite attaqués à la gare et à l’hôpital, semant la panique en ville. Ces violences seraient liées à l’interpellation un peu plus tôt de deux frères jumeaux de nationalité algérienne, soupçonnés d’être les auteurs de la rixe. L’un d’eux faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
La population inquiète face à la montée de l’insécurité
Ces événements ont profondément choqué les Cadurciens, peu habitués à un tel déchaînement de violence. Beaucoup s’inquiètent d’une montée de l’insécurité et de la délinquance ces dernières années, sur fond de développement du trafic de drogue.
Cela fait trois ou quatre ans qu’il y a une augmentation de la délinquance et du trafic, avec plus de marginaux, de SDF et d’insécurité.
Un commerçant du centre-ville
Selon plusieurs témoignages, le centre-ville a vu sa population changer, avec davantage de personnes « qui mettent mal à l’aise ». Les vols et incivilités se multiplient, obligeant les commerçants à une vigilance de tous les instants.
Des renforts policiers déployés, les autorités tentent de rassurer
Face à cette situation préoccupante, la préfète du Lot Claire Raulin a fermement condamné ces violences « inacceptables ». Elle a annoncé le déploiement de renforts policiers pour sécuriser la ville dans les prochains jours.
Selon la préfecture, si les chiffres de la délinquance sont globalement en baisse sur le territoire, le trafic et la consommation de stupéfiants connaissent une hausse importante. Un constat qui ne rassure pas vraiment la population.
Quant aux deux principaux suspects, les frères jumeaux de 18 ans, ils ont été jugés en comparution immédiate jeudi. Le tribunal les a condamnés à deux ans de prison ferme ainsi qu’à une interdiction du territoire français pendant 10 ans. Une réponse pénale rapide qui se veut dissuasive.
Des questions en suspens et un sentiment de malaise
Malgré les réactions des autorités, un certain malaise persiste à Cahors. Comment cette ville tranquille du Sud-Ouest en est-elle arrivée là? Quelles réponses apporter à long terme aux problèmes d’insécurité et de trafic de drogue? Quel avenir pour ces jeunes qui sèment la violence?
Autant de questions qui taraudent les habitants, partagés entre colère, incompréhension et inquiétude pour l’avenir. Beaucoup attendent des actions concrètes et durables pour endiguer ce fléau et retrouver la sérénité d’antan. La ville de Cahors, meurtrie, aspire aujourd’hui à tourner la page de cet épisode douloureux et à se reconstruire. Mais le chemin semble encore long et incertain.