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Violences à Bétharram : Bayrou assure avoir fait son devoir de ministre

François Bayrou rencontre le collectif des victimes de Bétharram et assure avoir fait son devoir lorsqu'il était ministre de l'Éducation. Il évoque une inspection de l'établissement en 1996 suite à un signalement, mais affirme ne pas avoir eu connaissance des sévices sexuels subis par les internes...

Le scandale des violences et abus sexuels au sein du collège-lycée de Bétharram continue de secouer la sphère politique. Samedi, le Premier ministre François Bayrou a rencontré pendant plus de trois heures des membres du collectif des victimes. Une « expérience bouleversante » selon le chef du gouvernement, qui a rappelé son lien personnel avec l’établissement en tant qu’ancien parent d’élève.

Bayrou assure avoir pris les mesures nécessaires en tant que ministre

Lors de son échange avec les victimes, François Bayrou a fermement rejeté l’idée qu’il aurait pu avoir connaissance des sévices sexuels subis par les internes lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997. « Les sévices sexuels, je n’en avais jamais entendu parler », a-t-il martelé. Le Premier ministre assure en revanche avoir fait « tout ce qu’il devait faire » à l’époque en ordonnant une inspection de l’établissement suite à un signalement en 1996.

Quand j’ai appris en 1996 la première plainte pour une claque, j’ai fait organiser une inspection générale de l’établissement.

François Bayrou

Selon des documents exhumés par Le Figaro, le rapport d’inspection qui a suivi se serait révélé « rassurant », concluant que Bétharram n’était pas un établissement où les élèves étaient « brutalisés ». Des conclusions qui semblent aujourd’hui bien éloignées de la réalité décrite par les plus de 100 plaignants.

Vers un renforcement de l’enquête et un statut pour les victimes

Face à l’ampleur de l’affaire, qui pourrait encore concerner de nombreuses victimes selon le collectif, François Bayrou a annoncé plusieurs mesures. Il compte demander des « magistrats supplémentaires » pour renforcer l’enquête en cours sur les faits remontant aux années 1970 à 1990.

Le Premier ministre souhaite aussi réfléchir à la prise en charge et au statut des victimes, même en l’absence de condamnation pénale, afin que soit reconnu « le tort terrible qu’elles ont subi« . Jean-Marc Sauvé, qui avait présidé la commission sur les violences sexuelles dans l’Église, a été missionné pour se pencher sur ces questions avec le collectif.

Un tournant dans l’affaire de Bétharram

La rencontre de samedi marque un tournant pour les victimes, qui attendaient ce moment depuis des décennies. Alain Esquerre, leur porte-parole, a ainsi salué « un jour historique » et « une immense victoire », même s’il estime qu’un nombre « colossal » de victimes reste encore « tapi dans l’ombre ».

Si François Bayrou rejette toute connaissance des sévices sexuels, son intervention en tant que ministre interroge sur l’ampleur des dysfonctionnements à Bétharram et la responsabilité politique dans cette affaire. L’enquête devra faire toute la lumière sur des décennies de violences et déterminer comment ces agissements ont pu perdurer aussi longtemps au sein de ce prestigieux établissement catholique.

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