Une nouvelle affaire de violences antisémites secoue la France. À Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, une adolescente de 12 ans a été victime d’un viol collectif perpétré par trois garçons à peine plus âgés qu’elle. Au-delà de l’horreur des faits, les parents de la jeune fille pointent du doigt le caractère antisémite de l’agression et dénoncent un climat de haine palpable envers les juifs.
Un calvaire pour une collégienne juive
Le 15 juin dernier, en plein après-midi, la vie de cette collégienne a basculé. Attirée par la ruse dans un local désaffecté, elle a été séquestrée, menacée avec un briquet, contrainte d’avaler un papier puis agressée sexuellement par ses bourreaux, le tout filmé par téléphone. Au-delà des sévices, ils lui ont aussi extorqué de l’argent et exigé sa conversion à l’islam.
Les parents, sous le choc, racontent dans les colonnes du Parisien le calvaire enduré par leur fille. Son père l’a retrouvée en larmes et désorientée. Elle lui a immédiatement confié avoir été violée, soumise à des actes innommables, le tout sous la menace de représailles si elle parlait.
Un harcèlement continu en raison de sa religion
Mais au-delà du drame, la mère pointe le harcèlement constant que subissait sa fille au collège en raison de sa religion juive. Moqueries, rejets, elle avait perdu plusieurs amies musulmanes à cause de cela. Face à ce contexte tendu, ses parents lui avaient conseillé la plus grande prudence concernant les questions religieuses, quitte à parfois laisser entendre qu’elle était musulmane pour avoir la paix.
Nous ne vivons pas un antisémitisme résiduel, mais un antisémitisme pesant, visible, palpable. Notre fille l’a vécu dans sa chair.
– Les parents de la victime
Le spectre des actes antisémites violents
Pour les parents, le caractère antisémite de l’agression est indéniable. Il s’agissait selon eux d’une véritable «expédition punitive» visant à massacrer leur fille parce qu’elle est juive. Un acte qui fait écho aux pires heures de l’antisémitisme violent.
Ils établissent même un parallèle glaçant entre les exactions des terroristes du Hamas et ce que leur enfant a enduré, y voyant un inquiétant mimétisme. Un constat alarmant sur la pénétration de la haine antijuive au sein même de la jeunesse.
Éviter la récupération politique
Malgré la gravité des faits, le couple entend rester à l’écart des tentatives d’instrumentalisation politique, dans le contexte des élections législatives. Ils dénoncent la récupération de leur drame familial par l’ensemble de la classe politique.
Leur seul souhait est un réveil des consciences face à la montée de l’antisémitisme et une distinction claire entre le conflit israélo-palestinien et le sort des juifs français. Deux sujets trop souvent amalgamés selon eux, nourrissant les pires pulsions de haine.
Cette terrible affaire met en lumière la persistance d’un antisémitisme décomplexé et violent au sein de la société française. Si le combat contre ce fléau est l’affaire de tous, la priorité doit rester le soutien aux victimes et la sanction des coupables, loin des tentations d’instrumentalisation politique.
