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Viol à Bourges : Un Détenu Mord Deux Gardiens pour un Oreiller

Un violeur condamné à 10 ans de réclusion mord deux surveillants parce qu’on voulait lui prendre… son oreiller. L’incident a dégénéré en violences graves. Mais comment en arrive-t-on là en prison ? Ce que révèle cette affaire glaçante…

Imaginez la scène : il est cinq heures du matin, les couloirs de la prison résonnent encore du silence de la nuit, et soudain un simple oreiller devient le déclencheur d’une explosion de violence. Un jeune homme de 19 ans, déjà condamné à dix ans de réclusion pour un viol commis en pleine rue, refuse catégoriquement qu’on lui retire ce bout de tissu. Ce qui suit est une morsure à l’intérieur du coude d’un surveillant, une autre à la cuisse du second, des insultes, des menaces et rébellion. Dix jours d’ITT pour l’un, deux pour l’autre. L’histoire semble presque absurde… et pourtant elle est tristement réelle.

Un oreiller peut-il vraiment faire basculer une matinée en prison ?

Le 2 décembre 2024, Rabbi Mabanza Bondeko, 19 ans, doit être transféré vers un autre établissement pénitentiaire. Routine classique. Les agents viennent le chercher dans sa cellule à l’aube. Mais un détail bloque tout : le détenu veut absolument garder son oreiller personnel. Les surveillants refusent, règlement oblige. Ce qui aurait dû rester une discussion anodine dégénère en quelques secondes.

Le jeune homme passe à l’acte : morsures, coups, menaces de mort, outrage. Les deux agents finissent aux urgences. L’un d’eux gardera des séquelles pendant dix jours, l’autre deux. Une violence d’une rare intensité pour un motif qui, vu de l’extérieur, paraît dérisoire.

Retour sur le crime initial qui l’a conduit derrière les barreaux

Avant cet incident, Rabbi Mabanza Bondeko avait déjà été jugé et condamné par la cour criminelle du Cher, en octobre 2025, à dix années de réclusion criminelle. Les faits sont particulièrement graves : dans la nuit du 3 au 4 janvier 2024, avenue du 11-Novembre-1918 à Bourges, il a agressé sexuellement une jeune femme qui rentrait simplement chez elle.

Un viol en pleine rue, en plein hiver, sous les yeux de la ville endormie. Un acte d’une violence extrême qui avait choqué l’opinion locale et nationale. À l’issue du procès, outre la peine de prison, le jeune homme s’était vu notifier une interdiction définitive du territoire français, avec exécution à l’issue de sa peine, direction le Congo, son pays d’origine.

« Dix ans de réclusion criminelle et interdiction définitive du territoire français »

Cour criminelle du Cher, octobre 2025

Pourquoi un oreiller peut devenir un trésor en détention

En prison, les objets personnels sont rares. Un oreiller moelleux, un bout de tissu qui rappelle la vie d’avant, peut prendre une valeur symbolique démesurée. Pour certains détenus, c’est le dernier lien avec une humanité qu’on leur retire peu à peu. Perdre cet oreiller, c’est perdre un bout de soi.

Mais cette explication psychologique ne justifie en rien la violence. Les surveillants, eux, appliquaient simplement le règlement : lors d’un transfert, seuls certains effets sont autorisés. Refuser, c’est déjà une faute. Passer à la morsure, c’est franchir une ligne rouge absolue.

Et la morsure humaine est particulièrement redoutée en milieu carcéral : risque d’infection, hépatite, VIH… Les agents savent qu’une simple griffure ou morsure peut changer leur vie.

Les surveillants, ces oubliés de la République

Chaque année, des milliers d’agressions sont recensées contre le personnel pénitentiaire. Coups, crachats, jets d’excréments, armes artisanales… et parfois morsures. Pourtant, ces femmes et ces hommes continuent d’assurer la sécurité de la société en encadrant ceux qu’elle a rejetés.

Dans cette affaire, les deux agents blessés n’ont fait que leur travail. L’un d’eux a dû être arrêté dix jours. L’autre deux. Derrière ces chiffres froids, il y a des familles, des arrêts maladie, parfois des séquelles psychologiques durables.

Agressions sur personnel pénitentiaire en France (données 2023-2024)
• Plus de 5 500 incidents déclarés
• Hausse de 15 % par rapport à 2022
• Morsures, coups de tête et jets de liquides corporels en forte augmentation

Ces chiffres, issus des syndicats pénitentiaires, montrent que l’incident de Bourges n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une vague de violence croissante à l’intérieur des murs.

Une réponse judiciaire immédiate et ferme

Le parquet n’a pas traîné. Deux années de prison ferme supplémentaires ont été requises, avec maintien en détention. Une peine qui viendra s’ajouter aux dix ans déjà prononcés. Au total, Rabbi Mabanza Bondeko pourrait rester derrière les barreaux jusqu’à ses 31 ans au moins.

Et à sa sortie ? Direction l’aéroport, puis Kinshasa ou Brazzaville. L’interdiction définitive du territoire est rarement levée dans ce type de cas. La justice a voulu envoyer un message clair : la violence en prison ne restera pas impunie.

Et après ? Les vraies questions que soulève cette affaire

Cette histoire, au-delà de son aspect sordide, interroge sur plusieurs points :

  • Comment gérer la surpopulation carcérale et le manque de moyens pour le personnel ?
  • Comment accompagner les détenus à haut risque sans mettre en danger les agents ?
  • L’expulsion effective à l’issue de la peine est-elle réellement appliquée ?
  • Un simple oreiller peut-il révéler un mal-être plus profond ?

Car derrière l’absurdité apparente du motif, il y a souvent une accumulation de frustrations, de troubles psychiatriques non pris en charge, de sentiment d’abandon. Mais rien ne saurait excuser la barbarie.

Au final, cette affaire est le symbole d’une prison française à bout de souffle, où un oreiller peut devenir le déclencheur d’une guerre. Et où ceux qui nous protègent à l’intérieur paient le prix fort pour maintenir l’ordre que nous exigeons de l’extérieur.

Une histoire qui commence par un bout de tissu… et qui finit par rappeler cruellement que la violence n’a pas besoin de grand-chose pour resurgir.

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