Un fait divers choquant secoue actuellement la ville de Bourg-en-Bresse, dans l’Ain. Dimanche 2 juin, une femme de 27 ans a accusé un mineur non accompagné (MNA) algérien de l’avoir violée dans les toilettes de la gare SNCF. Une affaire sordide qui soulève de nombreuses questions sur la prise en charge de ces jeunes migrants isolés.
Une femme accuse, un suspect interpellé puis relâché
Selon les premières informations, la victime présumée, une femme sous tutelle, aurait été agressée sexuellement vers 19h30 dans les sanitaires de la gare. Son assaillant lui aurait aussi dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite. Choquée et présentant des traces de strangulation au cou, la jeune femme a été prise en charge par les secours et conduite à l’hôpital.
Le suspect, rapidement identifié comme étant un mineur non accompagné de nationalité algérienne âgé de 16 ans, a été interpellé par la police aux abords de la gare peu de temps après les faits. Placé en garde à vue, il a cependant vu celle-ci être levée après les premières investigations et auditions menées par le parquet de Lyon, compétent pour les affaires impliquant des mineurs. L’enquête se poursuit néanmoins pour tenter d’établir la réalité des accusations de viol, que le mis en cause réfute.
Le profil inquiétant du jeune suspect
Si la présomption d’innocence doit naturellement prévaloir à ce stade, le profil du suspect interpelle. Ce mineur algérien était en effet déjà connu des services de police. Suivi par un juge pour enfants, il s’était récemment échappé d’un foyer fermé dans lequel il avait été placé. Un parcours chaotique et des antécédents qui questionnent sur l’efficacité de la prise en charge de ces jeunes migrants livrés à eux-mêmes.
Violences sexuelles : des victimes trop souvent oubliées
Au-delà du contexte particulier de cette affaire, ce drame met une nouvelle fois en lumière l’effroyable banalité des violences sexuelles subies par les femmes dans l’espace public. Agressions dans les transports, harcèlement de rue, sentiment d’insécurité… Malgré une libération de la parole, le combat est encore long. Les victimes, comme cette jeune femme de Bourg-en-Bresse, restent trop souvent invisibilisées et peinent à être entendues par les autorités.
Notre priorité est d’assurer un suivi adapté à la victime, très choquée, et de rassembler tous les éléments pour comprendre ce qui s’est passé. Toute la lumière doit être faite.
– Une source policière
Une enquête complexe mais essentielle
Les enquêteurs sont désormais face à un véritable casse-tête pour démêler le vrai du faux dans cette sombre histoire. Si la vidéosurveillance de la gare est difficilement exploitable, les investigations vont se poursuivre, notamment auprès du personnel et des éventuels témoins. Des examens médicaux pourraient aussi être réalisés. Car au-delà de la sensibilité du sujet, établir la vérité est essentiel. Pour la victime présumée d’abord, qui doit pouvoir être reconnue et accompagnée dans ce traumatisme. Pour le suspect aussi, mineur en errance dont le parcours interroge sur la prise en charge des jeunes isolés.
Affaire à suivre donc, avec l’espoir qu’elle ne sombre pas, comme tant d’autres, dans les limbes d’une enquête sans suite. Car chaque drame est un rappel brutal de l’immense chemin qu’il reste à parcourir pour faire reculer le fléau des violences faites aux femmes. Un combat de société majeur qui nous concerne tous.
