Un incident d’une rare violence s’est produit vendredi dernier au lycée Frédéric Faÿs de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. En fin de cours, un élève de première a violemment frappé son professeur d’économie-gestion au visage, lui brisant le nez, après que ce dernier lui ait confisqué son téléphone portable. Un événement choquant qui met en lumière les tensions croissantes entre enseignants et élèves.
Le refus de rendre le portable met le feu aux poudres
D’après les témoignages de ses collègues, le professeur agressé avait saisi le smartphone de l’élève durant le cours, excédé par son utilisation intempestive. À la sonnerie, il a refusé de lui restituer immédiatement l’appareil, lui demandant d’aller le récupérer auprès de la direction de l’établissement. C’est à ce moment que la situation a complètement dérapé.
Furieux, le jeune homme a tenté de reprendre son bien de force. Malgré l’intervention de plusieurs camarades et d’adultes présents, il est revenu à la charge quelques instants plus tard pour asséner trois violents coups au visage de l’enseignant, dont un a provoqué une fracture du nez. Résultat : 8 jours d’ITT pour la victime qui compte bien porter plainte.
Les profs en grève pour dénoncer l’insécurité
Cet incident dramatique a provoqué une vive émotion et un électrochoc au sein du lycée Frédéric Faÿs. Dès lundi, une cinquantaine de professeurs se sont réunis et ont décidé de se mettre en grève ce mardi pour manifester leur colère et leur inquiétude. Ils dénoncent notamment le manque de moyens humains dans cet établissement de 1400 élèves classé REP+, qui favoriserait un climat d’insécurité.
Ce qui est arrivé à notre collègue est inadmissible et révélateur des conditions de travail qui se dégradent. On ne peut plus exercer sereinement notre métier. Il est temps que les pouvoirs publics prennent la mesure du problème et nous donnent les moyens d’assurer la sécurité de tous.
Un professeur du lycée Frédéric Faÿs
L’élève exclu définitivement du lycée
De son côté, la direction a rapidement réagi en prononçant l’exclusion définitive de l’élève violent. La proviseure accompagnera également le professeur agressé au commissariat pour le dépôt de plainte. Il n’en reste pas moins que cet événement soulève à nouveau la question épineuse de l’autorité des enseignants face à des adolescents de plus en plus incontrôlables et irrespectueux.
Au-delà des sanctions, c’est tout un travail de fond qui doit être mené pour apaiser les relations au sein des établissements et redonner aux professeurs les moyens d’exercer sereinement leur difficile mission. Une mission essentielle pour l’avenir de notre société, qui passe par :
- Un renforcement de la sécurité et des équipes éducatives dans les lycées sensibles
- Des programmes de sensibilisation des élèves au respect dû aux enseignants
- Une application ferme et systématique des sanctions disciplinaires en cas de violence
- Une véritable reconnaissance du statut et de l’autorité des professeurs
Autant de chantiers indispensables pour que l’École redevienne un sanctuaire d’apprentissage et de savoir, à l’abri de la violence qui gangrène notre société. Le cas du lycée de Villeurbanne doit servir de prise de conscience et d’électrochoc pour une mobilisation massive en ce sens. Il y a urgence.