Au cœur du prestigieux vignoble bordelais, le château Palmer, grand cru classé de Margaux, s’est lancé dans une initiative peu commune. Depuis quatre ans, ce domaine réputé embauche chaque été des jeunes issus des cités de la métropole pour effectuer les travaux en vert dans les vignes. Une façon originale de pallier le manque de main-d’œuvre saisonnière tout en offrant une chance d’insertion à ces ados en quête d’un avenir meilleur.
Une immersion dans le monde du travail
Pour la plupart de ces jeunes, souvent sans qualification ni expérience, ces trois semaines de labeur dans les rangs de merlot et cabernet sauvignon du domaine sont une première confrontation avec le monde professionnel. Loin de leurs repères habituels, ils découvrent l’univers de la viticulture, ses codes et ses exigences. Levés aux aurores, ils s’attèlent à l’effeuillage, l’échardage ou encore au tressage sous l’œil bienveillant mais attentif des chefs d’équipe.
Les vignes m’ont sauvé. Avant je traînais, je faisais des bêtises. Ici j’ai appris le goût de l’effort, le respect. Ça m’a remis dans le droit chemin.
Témoigne Ryan, 17 ans, jeune saisonnier au château Palmer
Un encadrement sur-mesure
Conscients des difficultés que peuvent rencontrer ces jeunes, souvent en rupture scolaire et familiale, les responsables du domaine ont mis en place un accompagnement adapté. Au-delà de la formation technique aux gestes de la vigne, un important travail est mené sur les “softs skills” : ponctualité, politesse, esprit d’équipe. L’objectif : leur donner les clés pour s’insérer durablement dans la vie active.
- Un tutorat individualisé pour chaque jeune
- Des ateliers de gestion du stress et des émotions
- Un accompagnement dans la construction du projet professionnel
Une passerelle vers l’avenir
Pour nombre de ces jeunes, cette expérience au grand air, loin du bitume de leur cité, est une révélation. Certains se découvrent une passion pour le végétal et envisagent une carrière dans la viticulture ou le maraîchage. D’autres, ragaillardis par ce premier succès, retrouvent le courage de reprendre une formation ou de chercher un emploi. Le château Palmer est devenu, au fil des étés, un véritable tremplin vers la réinsertion.
On ne fait pas de charité ici. On leur offre un vrai travail, difficile, dans un cadre exigeant. C’est ça la clé : leur montrer qu’ils sont capables, qu’ils ont de la valeur.
Explique le directeur des ressources humaines du domaine
Si tous ne repartent pas la fleur au fusil, la plupart de ces jeunes saisonniers quittent le domaine ragaillardis, riches d’un nouveau regard sur eux-mêmes et sur l’avenir. Et pour quelques-uns, la vigne aura été, à n’en pas douter, le premier pas vers une vie nouvelle. Une belle leçon de vie au pays des grands crus.