Selon des projections publiées par les médias sénégalais au lendemain des élections législatives, le parti au pouvoir se dirige vers une très large majorité absolue au Parlement. Cette victoire écrasante devrait donner au président et au Premier ministre les coudées franches pour mener les réformes promises.
Une “déferlante” du parti au pouvoir
D’après les estimations établies sur la base de résultats provisoires, le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) pourrait obtenir entre 119 et 131 sièges sur les 165 que compte l’Assemblée nationale. Un raz-de-marée électoral que les journaux qualifient de “razzia” ou de “déferlante”.
Cette victoire tant espérée par le Premier ministre Ousmane Sonko devrait lui donner les moyens d’appliquer son “agenda de rupture et de transformation de l’État”. Pourtant, il y a à peine quelques mois, celui qui est aujourd’hui considéré comme le maître du jeu politique croupissait encore en prison.
La revanche d’Ousmane Sonko
Empêché de se présenter à la présidentielle de mars dernier suite à une condamnation pour diffamation, Ousmane Sonko a réussi un retour fracassant sur le devant de la scène politique. Nommé Premier ministre par le président Bassirou Diomaye Faye, il compte bien utiliser cette large majorité pour mettre en œuvre ses promesses de campagne.
Sénégal Moy Sonko
Slogan de campagne du Pastef signifiant “le Sénégal, c’est Sonko”
Les priorités du nouveau pouvoir
Parmi les chantiers prioritaires du duo Faye-Sonko figurent :
- L’amélioration des conditions de vie de la population
- Un meilleur partage des revenus des ressources naturelles
- La lutte contre la corruption
- La transformation de l’État et de la justice
Mais les défis restent nombreux, à commencer par la cherté de la vie et un taux de chômage qui dépasse les 20%. Sans oublier le drame de l’émigration clandestine qui voit chaque mois des centaines de jeunes Sénégalais prendre la mer au péril de leur vie.
L’opposition laminée
Face à la vague Pastef, les adversaires semblent avoir été balayés. Selon les projections, la coalition de l’ancien président Macky Sall ne décrocherait qu’une quinzaine de sièges. Un revers cinglant pour celui qui dominait la vie politique sénégalaise depuis plus d’une décennie.
Pendant la campagne, l’opposition dispersée a tenté de pointer du doigt l’inaction du gouvernement Sonko pendant ses premiers mois au pouvoir. Mais visiblement, cela n’a pas suffi à convaincre les électeurs de sanctionner le parti présidentiel.
Quel avenir pour le Sénégal ?
Avec cette victoire retentissante aux législatives, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont désormais les coudées franches pour transformer en profondeur le pays, comme ils s’y sont engagés. Mais la tâche s’annonce ardue tant les défis économiques et sociaux sont immenses.
Les Sénégalais attendent des actes concrets pour améliorer leur quotidien.
Analyse un observateur politique
Le duo au pouvoir devra aussi composer avec une population qui a exprimé une forte aspiration au changement et qui risque de se montrer impatiente. Le moindre faux pas pourrait rapidement faire descendre les Sénégalais dans la rue, comme ce fut régulièrement le cas ces dernières années.
Au final, cette large victoire est une formidable opportunité pour le Sénégal d’écrire une nouvelle page de son histoire. Mais c’est aussi un immense défi pour ces “patriotes panafricanistes de gauche” portés au pouvoir par une jeunesse en quête d’un avenir meilleur. L’avenir du pays se jouera sur leur capacité à transformer l’essai et à répondre concrètement aux aspirations profondes du peuple sénégalais.