Alors que le projet de budget 2025 est en débat à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Économie Antoine Armand a confirmé ce dimanche que le déficit public pourrait légèrement dépasser les 6,1% du PIB prévus pour 2024. Face à cette situation préoccupante pour les finances publiques, il a évoqué plusieurs pistes pour redresser les comptes, dont la création d’une deuxième journée de solidarité.
Une journée travaillée non rémunérée de plus ?
La journée de solidarité, instaurée en 2004 suite à la canicule meurtrière de 2003, consiste en une journée travaillée non rémunérée pour financer des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Près de 20 ans plus tard, face à l’augmentation continue des dépenses sociales, l’idée d’une seconde journée refait surface.
C’est une proposition très intéressante que nous étudions.
Elle a le mérite de créer de la richesse alors que les dépenses sociales augmentent.
– Antoine Armand, ministre de l’Économie
Le ministre a souligné qu’en France, on travaille moins que dans les autres pays sur l’ensemble d’une vie, même si la durée hebdomadaire est en moyenne supérieure aux 35 heures légales. Un constat qui ouvre la voie à d’autres réformes pour augmenter le temps de travail.
35 heures et jours de carence dans le viseur
Interrogé sur une éventuelle remise en cause des 35 heures, Antoine Armand a admis que c’était “un débat qu’on pouvait avoir”. Une petite phrase lourde de sens alors que ce symbole de la gauche est régulièrement critiqué à droite.
Autre piste évoquée par le ministre : l’ajout de jours de carence pour les arrêts maladie. Une mesure qui viserait à réduire les dépenses d’indemnisation et les différences entre public et privé, mais qui fait craindre une dégradation des conditions de travail.
Des amendements rejetés, un “matraquage fiscal” dénoncé
À l’Assemblée, la gauche multiplie les amendements pour augmenter les impôts des plus riches et financer de nouvelles dépenses. Des initiatives balayées par le ministre qui refuse d’entrer “dans une logique d’opposition entre dette et croissance” et dénonce “la mauvaise inventivité fiscale” des députés.
Je ne serai pas le ministre du matraquage fiscal.
– Antoine Armand, ministre de l’Économie
Pour lui, le budget 2025 “n’est pas d’austérité” mais vise au contraire à “éviter l’austérité demain” en maîtrisant dès maintenant la dette publique et ses intérêts. Un objectif qui passera par la poursuite des réformes, notamment celle des dépenses de l’État.
Les Français devront-ils travailler plus ?
Au final, le message est clair : pour préserver notre modèle social sans creuser la dette, il faudra des efforts. Travailler plus longtemps, avec moins de jours d’arrêt, voire gratuitement lors de nouvelles journées de solidarité.
Des sacrifices qui s’annoncent douloureux mais que le gouvernement juge indispensables pour redresser durablement les comptes publics. Reste à convaincre des Français déjà éprouvés par l’inflation et les réformes passées. Le débat ne fait sans doute que commencer.