C’est une petite révolution qui se profile à droite. Invité sur le plateau du JT de TF1, Bruno Retailleau, figure de proue des Républicains, a annoncé sans détour la mort de son parti et appelé à la création d’une nouvelle formation politique. Une déclaration choc qui sonne comme un constat d’échec pour Les Républicains, longtemps pierre angulaire de la droite française, aujourd’hui en perte de vitesse après des années d’errements et de dissensions internes.
La fin d’une époque
« La marque LR est morte » a assené sans ambages le sénateur de Vendée, actant la nécessité d’un renouveau pour rassembler et peser dans le débat politique national. Une franchise inhabituelle qui traduit l’urgence de la situation pour une droite en quête d’un nouveau souffle, après la débâcle des dernières élections et la tentation d’une frange des Républicains de se rapprocher de la majorité présidentielle.
« Vous me voyez gouverner avec François Hollande ? On est d’accord sur rien »
Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée
Reconstruire sans les transfuges
Pour Bruno Retailleau, hors de question cependant de tendre la main aux responsables LR ayant rejoint Emmanuel Macron. Le futur parti devra se bâtir sans ces personnalités accusées d’avoir bradé l’identité de la droite. Un parti neuf donc, avec des idées neuves et surtout des visages neufs, pour incarner l’alternance et reconquérir un électorat déboussolé.
- Tourner définitivement la page des Républicains
- Rassembler la droite sur un projet renouvelé
- Faire émerger une nouvelle génération de responsables
Les défis du futur parti
Mais la tâche s’annonce ardue pour ce nouveau parti, qui part de zéro dans un contexte politique particulièrement fragmenté. Il lui faudra d’abord trouver un nom rassembleur et fédérateur, comme le souligne Bruno Retailleau. Mais aussi et surtout réussir le pari de l’unité, en dépassant les querelles d’ego et de chapelles qui ont tant coûté à la droite ces dernières années. Sans parler de la nécessité d’élaborer une ligne politique claire, en phase avec les attentes des Français.
Un paysage politique chamboulé
Quoi qu’il en soit, cette initiative marque un tournant dans la recomposition du paysage politique français. Elle acte l’échec de LR à demeurer la force dominante de la droite, et ouvre la voie à un nouvel équilibre des pouvoirs. Avec en toile de fond, la question de la ligne à tenir face au Rassemblement National, qui occupe désormais une place prépondérante à l’Assemblée nationale.
« On n’attend pas de la droite française qu’elle rétablisse je ne sais quel cordon sanitaire. On voit où ça nous a menés »
Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée
Une position iconoclaste, qui rompt avec la doctrine historique de la droite républicaine. Et qui ne manquera pas de susciter des remous, tant la question du rapport au RN reste un sujet inflammable au sein de la droite française. Preuve s’il en fallait que la naissance de ce nouveau parti s’accompagnera de profonds débats idéologiques et stratégiques. Avec à la clé, l’espoir d’une clarification salutaire, pour une famille politique en plein doute existentiel.
Les prochaines étapes
Reste désormais à transformer l’essai, en posant les jalons concrets de cette nouvelle force. Bruno Retailleau promet d’y travailler sans tarder, avec l’objectif de présenter rapidement les contours de ce futur grand parti de la droite et du centre droit. Un chantier titanesque, qui supposera de concilier des sensibilités et des parcours variés, pour bâtir une maison commune solide et cohérente.
Un défi à la hauteur des enjeux, pour une droite française en pleine refondation, qui joue ni plus ni moins sa survie politique dans les années à venir. Avec l’espoir, malgré la difficulté de la tâche, de retrouver la confiance des Français et de peser à nouveau sur les grands choix nationaux. Une ambition légitime, mais un pari risqué, tant les plaies de la division restent béantes. À Bruno Retailleau et ses alliés de démontrer qu’ils ont retenu les leçons du passé, pour bâtir l’avenir d’une droite enfin rassemblée et conquérante.