Dans le cadre des discussions sur le budget 2025 de la Sécurité sociale, une proposition fait déjà parler d’elle : l’instauration d’un jour de carence d’ordre public pour les arrêts maladie. Derrière ce terme technique se cache une mesure qui pourrait bien changer la donne pour les salariés en congé maladie.
Qu’est-ce qu’un jour de carence d’ordre public ?
Aujourd’hui, quand un salarié est en arrêt maladie, il ne perçoit pas d’indemnités journalières pour les trois premiers jours. Cette période, appelée délai de carence, est souvent prise en charge par l’employeur. Mais le rapporteur général du budget de la Sécu, Yannick Neuder, suggère d’aller plus loin en instaurant un jour de carence d’ordre public.
Concrètement, cela signifierait que le premier jour d’un arrêt maladie ne serait pas du tout indemnisé, ni par la Sécurité sociale, ni par l’employeur. Le salarié devrait donc le financer lui-même, en perdant une journée de salaire.
Objectif : responsabiliser les salariés
Pour Yannick Neuder, cette mesure permettrait de “responsabiliser les assurés” et de réaliser des économies, sans pour autant alourdir la facture des employeurs ou des complémentaires santé. Elle pourrait aussi s’accompagner d’une “auto-déclaration” des salariés pour les arrêts courts, sans passer par un médecin.
Un jour de carence d’ordre public responsabilise les assurés, libère du temps médical, allège les dépenses de la Sécurité sociale.
Yannick Neuder, rapporteur général du budget de la Sécu
Une piste parmi d’autres
Cette proposition intervient alors que le gouvernement cherche des solutions pour redresser les comptes de la Sécurité sociale. À ce stade, l’exécutif prévoit plutôt de baisser le plafond des indemnités journalières, une mesure jugée “court-termiste” par Yannick Neuder.
De son côté, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet se dit ouverte à la discussion, estimant qu’il faut “mettre tous les sujets sur la table” pour maîtriser les dépenses d’arrêts maladie. Sans pour autant fermer la porte à d’autres pistes, comme un éventuel assouplissement de la mesure gouvernementale sur les retraites.
Des réactions contrastées
Sans surprise, la proposition du jour de carence obligatoire suscite déjà des réactions. Si certains y voient une mesure de “bon sens” pour lutter contre les abus, d’autres dénoncent une “double peine” pour les salariés malades et une “fausse bonne idée”.
Les syndicats, eux, montent déjà au créneau. Selon une source proche des centrales, cette mesure serait “injuste, inefficace et contre-productive”. Elle risquerait de pénaliser les salariés précaires et de favoriser la propagation de virus sur le lieu de travail, en poussant des salariés malades à venir travailler.
De leur côté, les organismes d’assurance maladie se montrent prudents. Tout en reconnaissant la nécessité de maîtriser les dépenses, ils appellent à ne pas “stigmatiser” les personnes en arrêt et à maintenir un juste équilibre entre contrôle et accompagnement.
Débats en perspective
Une chose est sûre, la proposition du jour de carence ne devrait pas manquer d’animer les débats parlementaires sur le budget de la Sécu. Entre maîtrise des dépenses, lutte contre la fraude et protection des salariés, il faudra trouver le bon équilibre. Et convaincre une opinion publique toujours sensible sur les questions de santé et de pouvoir d’achat.
Les discussions s’annoncent donc serrées dans l’hémicycle, avec des amendements probables de tous bords. Sans compter les autres sujets explosifs du budget, comme la taxation des “super-profits” ou le report de l’augmentation des retraites. De quoi alimenter la chronique politique des prochaines semaines…
Sans surprise, la proposition du jour de carence obligatoire suscite déjà des réactions. Si certains y voient une mesure de “bon sens” pour lutter contre les abus, d’autres dénoncent une “double peine” pour les salariés malades et une “fausse bonne idée”.
Les syndicats, eux, montent déjà au créneau. Selon une source proche des centrales, cette mesure serait “injuste, inefficace et contre-productive”. Elle risquerait de pénaliser les salariés précaires et de favoriser la propagation de virus sur le lieu de travail, en poussant des salariés malades à venir travailler.
De leur côté, les organismes d’assurance maladie se montrent prudents. Tout en reconnaissant la nécessité de maîtriser les dépenses, ils appellent à ne pas “stigmatiser” les personnes en arrêt et à maintenir un juste équilibre entre contrôle et accompagnement.
Débats en perspective
Une chose est sûre, la proposition du jour de carence ne devrait pas manquer d’animer les débats parlementaires sur le budget de la Sécu. Entre maîtrise des dépenses, lutte contre la fraude et protection des salariés, il faudra trouver le bon équilibre. Et convaincre une opinion publique toujours sensible sur les questions de santé et de pouvoir d’achat.
Les discussions s’annoncent donc serrées dans l’hémicycle, avec des amendements probables de tous bords. Sans compter les autres sujets explosifs du budget, comme la taxation des “super-profits” ou le report de l’augmentation des retraites. De quoi alimenter la chronique politique des prochaines semaines…