Un vent d’espoir souffle sur le Liban. Alors que les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont viré à la guerre ouverte depuis septembre dernier, faisant plus de 1750 victimes côté libanais, une issue diplomatique se dessine. Selon le Premier ministre Najib Mikati, un cessez-le-feu serait envisageable « dans les prochains jours, avant le 5 du mois prochain ». Une date loin d’être anodine puisqu’elle coïncide avec l’élection présidentielle américaine.
L’envoyé US, artisan d’une trêve ?
C’est lors d’un appel avec Amos Hochstein, l’émissaire américain, que Najib Mikati a obtenu des signaux encourageants. Le diplomate a en effet laissé entendre qu’un cessez-le-feu était à portée de main avant le scrutin crucial outre-Atlantique. De quoi rendre le dirigeant libanais « prudemment optimiste », lui qui s’active en coulisses pour « obtenir un cessez-le-feu dans les heures ou les jours à venir ».
Une perspective qui semble faire son chemin au sein du Hezbollah. Naïm Qassem, nouveau chef du mouvement pro-iranien, s’est dit mercredi disposé à une trêve, mais « aux conditions que nous jugeons convenables ». S’il souligne qu’aucun projet n’a encore été accepté par Israël à ce stade, il a mandaté le président du Parlement, Nabih Berri, pour négocier un cessez-le-feu.
Dissocier le Liban de Gaza, un préalable ?
Pour Najib Mikati, le Hezbollah a « tardé » à découpler le front libanais de celui de Gaza. Le mouvement islamiste avait en effet ouvert les hostilités en octobre 2023 pour épauler son allié palestinien, le Hamas, en guerre contre Israël. Une solidarité qui s’est avérée coûteuse, l’État hébreu ayant répliqué en tuant plusieurs cadres du Hezbollah.
Bien que le mouvement chiite n’ait pas officiellement acté cette dissociation, certains signaux indiquent un changement de cap. Un virage stratégique qui pourrait faciliter la conclusion d’une trêve, alors que des discussions en ce sens auraient déjà eu lieu côté israélien en vue d’un cessez-le-feu de 60 jours.
Le Liban exsangue espère une accalmie
Après un mois de combats acharnés, de bombardements intensifs et d’une offensive terrestre israélienne, le Liban aspire à une désescalade. Ce conflit a non seulement endeuillé le pays des cèdres mais il a aussi aggravé la crise économique et humanitaire qui le mine.
Un cessez-le-feu, même temporaire, offrirait un répit salutaire aux populations civiles prises entre deux feux. Il permettrait aussi d’acheminer l’aide internationale et d’entamer la reconstruction. Reste à savoir si la diplomatie parviendra à s’imposer sur le fracas des armes. Le Liban retient son souffle, oscillant entre espoir et appréhension, tant la route vers la paix semble encore parsemée d’embûches.