C’est un accord qui suscite autant d’espoirs que d’interrogations. Mercredi, un cessez-le-feu historique a été conclu entre Israël et le Hamas, après 15 mois d’une guerre sanglante dans la bande de Gaza. La trêve, qui entrera en vigueur dimanche, prévoit un retrait progressif de l’armée israélienne et la libération de dizaines d’otages. Retour sur les dessous de ces négociations délicates qui pourraient changer la donne au Proche-Orient.
Les trois phases clés de l’accord
Selon des sources proches du dossier, l’accord se déroulera en trois étapes :
- Phase 1 (42 jours) : cessez-le-feu, retrait partiel de Tsahal, libération de 33 otages
- Phase 2 : poursuite du retrait israélien, libération de prisonniers palestiniens
- Phase 3 : reconstruction de Gaza sous supervision internationale
Le premier défi sera de faire respecter le cessez-le-feu alors que la méfiance reste grande entre les deux camps. Israël exige des garanties solides avant de se retirer totalement de l’enclave.
Le rôle central de la médiation américaine
Cette percée diplomatique doit beaucoup à l’implication en coulisses des États-Unis. Donald Trump, qui retrouvera lundi les clés de la Maison Blanche, a dépêché son émissaire pour faire pression sur Benjamin Netanyahu. Ce dernier a même dû accepter de négocier le jour du shabbat, ce qui est très rare.
Trump a su là où Biden a échoué en imposant un accord dans des termes quasi identiques à ceux proposés en vain par l’administration démocrate au printemps dernier.
note un diplomate européen
En contrepartie, le nouveau président américain espère obtenir une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, son principal allié dans la région. La paix à Gaza pourrait donc rebattre les cartes géopolitiques au Moyen-Orient.
Gaza entre soulagement et reconstruction
Sur place, la population gazaouie oscille entre joie et deuil après une guerre qui a fait des milliers de victimes. Si le soulagement domine, tous sont conscients de l’immense défi de la reconstruction.
Le cessez-le-feu est crucial mais il faut maintenant gagner la paix. Cela passera par la levée du blocus, le retour de l’Autorité palestinienne et l’aide internationale pour rebâtir Gaza.
souligne un responsable onusien
Les prochaines semaines seront donc décisives pour savoir si cet accord est une réelle opportunité de paix ou une simple trêve dans un conflit qui n’en finit pas. Israël craint une reprise en main de Gaza par le Hamas tandis que les Palestiniens attendent des gestes concrets pour croire en l’avenir. L’histoire tourmentée de ce petit territoire côtier n’a pas fini de s’écrire.