La nuit était déjà bien avancée quand les secours ont été alertés. À Vernon, petite ville tranquille de l’Eure, un drame venait de se jouer en quelques minutes à peine. Un jeune homme de 22 ans gisait au sol, touché par une ou plusieurs balles, le pronostic vital engagé.
Une soirée qui bascule en quelques secondes
Il est environ 22 heures ce mardi 9 décembre 2025. Les rues de Vernon, d’ordinaire calmes en début de semaine, sont plongées dans l’obscurité. Soudain, des détonations retentissent. Peu après, les pompiers découvrent la victime inanimée, baignant dans son sang. Le temps presse : l’état du jeune homme est critique.
Transporté en urgence absolue au CHU de Rouen, il lutte actuellement pour sa survie. Les médecins parlent d’un pronostic vital engagé, expression qui, dans le jargon hospitalier, signifie que la mort peut survenir à tout moment. Chaque minute compte.
Un étui de 7,65 mm retrouvé dans la voiture
Sur les lieux, les enquêteurs découvrent un indice précieux : un étui percuté de calibre 7,65 mm à l’intérieur même du véhicule de la victime. Un détail qui intrigue immédiatement. L’arme a-t-elle été utilisée à l’intérieur de la voiture ? Y a-t-il eu lutte ? Ou l’étui a-t-il simplement été éjecté lors des tirs ?
Ce calibre, relativement rare aujourd’hui chez les particuliers, est pourtant bien connu des services de police. Il équipe certaines armes anciennes mais aussi des pistolets de fabrication est-européenne, souvent détournés dans les milieux criminels. Sa présence sur une scène de crime est rarement anodine.
« Un seul étui, c’est peu pour reconstituer la scène, mais c’est déjà beaucoup pour orienter les recherches », confie une source proche de l’enquête.
Deux individus en fuite avant l’arrivée des secours
Des témoins, encore sous le choc, auraient aperçu deux silhouettes prenant la fuite à pied ou en voiture juste après les coups de feu. Descriptions floues, visages masqués ou cagoulés peut-être, la nuit et la peur n’aidant pas à la précision. Mais une chose est sûre : les agresseurs n’ont pas traîné.
Cette fuite rapide évoque immédiatement le schéma d’un règlement de comptes ciblé. À Vernon, on veut bien croire aux coïncidences, mais quand un jeune homme se fait tirer dessus en pleine ville avec une arme de poing et que les auteurs disparaissent dans la nature, le doute n’est plus vraiment permis.
Les enquêteurs de la police judiciaire de Rouen, saisis de l’affaire, passent actuellement le quartier au peigne fin. Caméras de vidéosurveillance, téléphones portables bornés dans le secteur, témoignages : tout est bon pour tenter d’identifier les fuyards.
Vernon, une ville tranquille… jusqu’à quand ?
Pour beaucoup d’habitants, Vernon reste une commune paisible, coincée entre la Seine et les coteaux verdoyants. On y vient pour le musée des Impressionnismes, pour le charme de ses vieilles rues, pour la douceur de vivre normande. Et pourtant, ces dernières années, la réalité rattrape parfois la carte postale.
Des faits divers violents, il y en a eu. Des bagarres, des trafics, des règlements de comptes larvés. Rien de comparable aux grandes cités, certes, mais suffisamment pour que certains quartiers soient sous tension. La fusillade de cette nuit vient brutalement rappeler que personne n’est totalement à l’abri.
Dans les cafés, sur les réseaux sociaux, les langues se délient. « Ça devient n’importe quoi », « On n’est plus tranquilles nulle part », « Et dire que ça se passe à deux pas de chez nous »… L’émotion est vive, la colère aussi.
Une violence qui touche les jeunes de plein fouet
À 22 ans, on devrait être en train de préparer ses exams, de sortir avec les copains, de rêver à l’avenir. Pas de se retrouver entre la vie et la mort sur un trottoir de Vernon. Cette victime, dont l’identité n’a pas été révélée, incarne une génération qui paie parfois très cher des conflits dont elle n’est pas toujours à l’origine.
Les statistiques sont implacables : en France, les homicides et tentatives d’homicide par arme à feu touchent majoritairement des hommes jeunes, souvent entre 18 et 30 ans. Derrière les chiffres froids, il y a des vies brisées, des familles détruites, des quartiers entiers qui vivent dans la peur.
Et quand la victime survit – si elle survit –, les séquelles sont souvent irréversibles. Paralysies, troubles neurologiques, traumatismes psychologiques… Le prix de la violence est toujours exorbitant.
Les questions qui restent en suspens
Pour l’instant, le mobile reste flou. Dette ? Trafic ? Vengeance personnelle ? Les hypothèses fusent mais aucune n’est confirmée. La victime était-elle connue des services de police ? Avait-elle reçu des menaces ? Autant de points que l’enquête devra éclaircir dans les prochains jours.
Ce qui est certain, c’est que cette affaire va marquer les esprits. À Vernon comme ailleurs, chaque nouvelle fusillade rappelle que la violence armée n’est plus l’apanage des grandes métropoles. Elle gangrène peu à peu tout le territoire, y compris les villes moyennes qui se croyaient protégées.
Dans l’attente d’informations complémentaires sur l’état de santé du jeune homme et sur l’avancée des investigations, une chose est sûre : cette nuit du 9 décembre 2025 restera gravée dans la mémoire collective de Vernon. Espérons simplement qu’elle ne soit pas le début d’une série.
À l’heure où ces lignes sont écrites, le jeune homme de 22 ans lutte toujours. Toute la ville retient son souffle.









