Une semaine après les élections présidentielles du 28 juillet au Venezuela, les preuves d’une fraude massive orchestrée par le régime de Nicolas Maduro s’accumulent. Malgré les obstacles et les pressions, l’opposition unie derrière Maria Corina Machado a réussi à fédérer une large majorité de Vénézuéliens aspirant au changement. Mais le pouvoir en place semble déterminé à conserver son emprise, quitte à bafouer les règles démocratiques les plus élémentaires.
Un Scrutin Entaché d’Irrégularités Flagrantes
Dès l’annonce des résultats, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les fraudes. Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux, relatant des bourrages d’urnes, des intimidations d’électeurs, des bulletins pré-cochés, des centres de vote déplacés à la dernière minute. Le nombre de suffrages dans certains bureaux dépasse largement celui des inscrits.
C’est un hold-up électoral pur et simple. Maduro piétine la volonté populaire pour s’accrocher au pouvoir
– Henrique Capriles, figure de l’opposition vénézuelienne
Plus grave encore, les résultats détaillés par centre de vote n’ont jamais été publiés par le Conseil national électoral, entièrement acquis au pouvoir chaviste. Ce manque de transparence jette le doute sur la sincérité du scrutin.
Une Opposition Muselée
Depuis des mois, les candidats de l’opposition font l’objet de multiples entraves. Interdiction de se présenter, menaces, chantage, arrestations arbitraires… La candidate désignée par les primaires de l’opposition, Maria Corina Machado, s’est vu refuser l’accès au scrutin. Son colistier Edmundo Gonzalez a dû prendre le relais.
Les principaux médias d’opposition ont été censurés ou fermés. Les meetings et rassemblements anti-Maduro ont été systématiquement réprimés, souvent dans la violence. Malgré ce climat de terreur, les Vénézuéliens sont descendus massivement dans les rues pour réclamer le départ de Maduro.
¡El cambio es imparable! Miles de venezolanos se movilizan en todo el país para exigir elecciones libres y transparentes. La fuerza de un pueblo unido es invencible. #VenezuelaQuiereCambio pic.twitter.com/jdJ1aNxQ90
— María Corina Machado (@MariaCorinaYA) July 26, 2024
Le Soutien Embarrassant de la Russie et de Cuba
Sans surprise, les alliés traditionnels du régime chaviste, la Russie et Cuba en tête, se sont empressés de “féliciter” Maduro pour sa “brillante victoire”. Des “observateurs” de ces pays peu regardants sur les droits démocratiques ont validé le scrutin sans sourciller.
Les puissances occidentales sont plus circonspectes. Nombreux sont les pays latino-américains et européens à ne pas reconnaître la réélection de Maduro. Les États-Unis ont dénoncé “une parodie d’élection qui n’a rien de libre ni de juste et beaucoup d’illégal”. L’Union européenne appelle à un nouveau scrutin “transparent et équitable”.
Un Pays Exsangue
Le Venezuela, jadis prospère, a été ruiné par deux décennies de politiques désastreuses. Plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les pénuries alimentaires et de médicaments sont chroniques. L’hyperinflation pulvérise le pouvoir d’achat. Plus de 6 millions de Vénézuéliens ont fui le pays.
- PIB en chute libre : -80% depuis 2013
- Hyperinflation : +130 000% en 2021
- Pauvreté extrême : 76,6% de la population
En s’accrochant au pouvoir par la fraude, Maduro condamne son pays au marasme. Seul un retour à la démocratie et à l’État de droit pourra sortir le Venezuela du gouffre. Mais le chemin s’annonce long et semé d’embûches. L’opposition, malgré son courage, peine à inverser le rapport de force face à un régime prêt à tout pour conserver ses privilèges.
Le Venezuela est aujourd’hui au bord du chaos. Cette élection truquée n’a fait qu’exacerber les tensions. La communauté internationale doit se mobiliser pour faire pression sur Maduro, exiger de nouvelles élections libres, et soutenir les forces démocratiques. C’est une question de survie pour tout un peuple.