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Venezuela : Dix pays rejettent la validation de la victoire de Maduro

Le Venezuela au cœur des tensions : la validation de la victoire de Nicolas Maduro à la présidentielle par la justice du pays suscite l'indignation de dix pays, dont les États-Unis. Caracas dénonce une ingérence inacceptable dans ses affaires internes. La crise politique s'intensifie, sur fond d'allégations de fraude et de répression des manifestations. Jusqu'où ira la contestation internationale ?

Au Venezuela, la crise politique s’intensifie. Jeudi, sans surprise, la Cour suprême du pays, considérée comme acquise au pouvoir en place, a validé la réélection du président Nicolas Maduro lors du scrutin controversé du 28 juillet dernier. Une décision immédiatement contestée par l’opposition, qui dénonce depuis des semaines des irrégularités massives et parle d’un processus électoral entaché de fraudes.

Mais la fronde ne s’arrête pas aux frontières du Venezuela. Dix pays d’Amérique latine, emmenés par les États-Unis, ont publié vendredi une déclaration commune à Quito pour rejeter « catégoriquement » la validation des résultats par la justice vénézuélienne. L’Argentine, le Chili, la Colombie ou encore le Pérou figurent parmi les signataires de ce texte, qui dénonce une décision illégitime.

Caracas dénonce une « ingérence inacceptable »

Face à cette levée de boucliers internationale, la réaction de Caracas ne s’est pas fait attendre. Le ministre des Affaires étrangères vénézuélien, Yvan Gil, a vivement dénoncé lors d’une allocution télévisée ce qu’il considère comme « un acte d’ingérence inacceptable dans des affaires qui ne concernent que les Vénézuéliens ». Pour le gouvernement de Nicolas Maduro, cette prise de position de pays tiers constitue une atteinte à la souveraineté du Venezuela.

Une présidentielle sous haute tension

Le scrutin du 28 juillet, qui a vu la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat, s’est déroulé dans un contexte de vives tensions. L’opposition avait appelé au boycott, dénonçant l’absence de garanties démocratiques et l’organisation d’un « simulacre d’élection ». Des manifestations avaient éclaté dans plusieurs villes du pays pour contester le processus électoral, brutalement réprimées par les forces de l’ordre. Selon un nouveau bilan des autorités, les affrontements auraient fait 27 morts et plus de 2400 arrestations.

« L’annonce de la réélection de Maduro pour un troisième mandat avait provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, selon un nouveau bilan jeudi des autorités. En outre, 192 personnes ont été blessées et 2.400 arrêtées. »

AFP

La communauté internationale divisée

Au-delà des dix pays signataires de la déclaration de Quito, la communauté internationale apparaît divisée sur la crise vénézuélienne. Si les États-Unis, qui ont imposé de lourdes sanctions économiques contre Caracas, s’emploient à isoler diplomatiquement le gouvernement Maduro, d’autres puissances, comme la Russie ou la Chine, maintiennent leur soutien au dirigeant socialiste. Une position également défendue par certains pays d’Amérique latine, à l’instar de Cuba ou du Nicaragua.

Pour l’opposition vénézuélienne, portée par son leader Juan Guaido, reconnu par une cinquantaine de pays comme président par intérim, l’invalidation de l’élection de Nicolas Maduro est une priorité. Mais malgré la pression internationale croissante, le pouvoir en place semble déterminé à s’accrocher, quitte à s’isoler davantage sur la scène mondiale. La crise politique au Venezuela, sur fond de marasme économique et d’exode massif de la population, est loin de connaître son épilogue.

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