La dixième édition du Vendée Globe, la légendaire course à la voile en solitaire autour du monde, connaît un nouveau rebondissement. Alors que les bateaux progressent dans les quarantièmes rugissants du Pacifique Sud, c’est Sébastien Simon qui a pris la tête ce mardi matin, devançant Charlie Dalin et Yoann Richomme après un duel acharné.
Changement de leader au pointage
Le marin de 32 ans, skipper de Groupe Dubreuil, a délogé Charlie Dalin (Macif Prévoyance Santé) de la première place aux alentours de 7h (heure de Paris) selon le dernier classement. Sébastien Simon ne compte qu’une marge infime de 2,35 milles nautiques (environ 4,3 km) sur ses deux poursuivants immédiats qui sont au coude à coude.
Une avance bien mince à l’échelle de ce tour du monde de plus de 40 000 km ! Mais dans ce Vendée Globe très disputé, chaque mille compte. Sébastien Simon a réussi à tirer son épingle du jeu malgré la perte de son foil tribord, grâce à une option stratégique payante légèrement plus au nord.
Une moyenne de 21,53 nœuds sur 24h
Le nouveau leader, qui découvre son premier Vendée Globe, a pu compter sur des conditions favorables pour creuser l’écart. Il affiche une moyenne de 21,53 nœuds sur les dernières 24 heures, soit près de 40 km/h, contre un peu plus de 19 nœuds pour Dalin et Richomme. Mais rien n’est joué, le vent et les classements peuvent très vite tourner.
C’est bon de se réveiller en se rendant compte qu’on est en tête, d’abord en recevant des messages Whatsapp puis en actualisant la carto !
Sébastien Simon, skipper Groupe Dubreuil
À la barre de son bateau dernière génération équipé de foils, le Nantais savoure ce moment en tête tout en restant concentré sur sa trajectoire et ses réglages. Car la menace Dalin-Richomme est toujours présente dans son sillage. Les trois hommes se tiennent en moins de 3 milles après plus d’un mois de course !
Suspense haletant à mi-parcours
Ce Vendée Globe 2024 s’annonce comme l’un des plus serrés de l’histoire. À mi-parcours, plusieurs skippers se tiennent dans un mouchoir de poche, se livrant une bataille sans merci à coups de trajectoires, de réglages et de choix stratégiques. Les foilers dernière génération ont pris le pouvoir en tête de course mais doivent gérer leur matériel high-tech face aux assauts répétés des mers du sud.
Derrière le Top 3, Thomas Ruyant (Vulnerable) occupe la quatrième place à près de 600 milles du leader. Il devance d’une courte tête Nicolas Lunven (Holcim – PRB) et Jérémie Beyou (Charal). La bagarre pour le podium mais aussi le Top 10 fait rage dans le Pacifique Sud, avec des rebondissements quasi quotidiens.
Cap sur le plus dur
Si le nouveau leader et ses poursuivants savourent leur position, ils savent que le plus dur est encore à venir. Les mers australes réservent leur lot de dépressions violentes, de vagues démesurées et de vents glacials. Tenir la cadence dans la durée tout en préservant le matériel sera la clé.
Les concurrents doivent encore négocier le Pacifique, contourner le Cap Horn, remonter l’Atlantique Sud puis affronter la traversée de l’Équateur et le Pot au noir avant de retrouver les Sables d’Olonne. Autant de pièges et de défis à relever sur ce Vendée Globe plein de surprises. La voile française retient son souffle !