Le navigateur français Sébastien Simon, qui occupait la deuxième place du Vendée Globe ce dimanche, a été frappé par une avarie majeure sur son voilier « Arkea Paprec ». Entre les îles Kerguelen et les côtes australiennes, le foil tribord de son monocoque de dernière génération s’est brisé en pleine nuit. Une mauvaise nouvelle pour le skipper de 35 ans qui était jusqu’ici dans une excellente dynamique pour tenter de s’imposer dans la mythique course autour du monde en solitaire.
Un réveil brutal pour le Breton
Alors qu’il filait à vive allure sur l’océan Indien, à environ 200 milles nautiques (370 km) derrière le leader Charlie Dalin, Sébastien Simon a eu la mauvaise surprise de constater que l’un des deux foils de son voilier, ces appendices qui permettent de « voler » au-dessus de l’eau, était rompu. Un incident survenu dans l’obscurité qui a dû provoquer un brutal réveil pour le natif de Bourgoin-Jallieu, constamment sur le qui-vive.
Des dégâts limités mais handicapants
Fort heureusement pour le skipper d' »Arkea Paprec », aucun autre dommage important n’a été constaté sur la coque ou le gréement suite à cet incident. De quoi relativiser même si la perte du foil tribord est loin d’être anodine. Sans ce précieux outil, le voilier sera en effet moins performant et manœuvrant, surtout dans des conditions musclées. Une tuile à ce stade de la course alors que Sébastien Simon s’accrochait avec ténacité à la deuxième place.
On a le portefeuille d’un côté et le cœur de l’autre.
– Un proche du skipper
Bien que ses chances de victoire finale soient désormais compromises, le trentenaire compte bien poursuivre son tour du monde comme l’a fait savoir son équipe. Une décision courageuse qui témoigne de son attachement à cette aventure hors-norme malgré les embûches. Nul doute que le chaleureux soutien de ses proches et fans lui permettra de tenir bon dans cette épreuve.
Un Vendée Globe toujours très ouvert
Si ce coup dur met un sérieux coup de frein aux ambitions de Sébastien Simon, la lutte en tête de course reste extrêmement serrée. Charlie Dalin, aux commandes depuis plusieurs jours, ne compte qu’une avance limitée sur ses poursuivants directs. Thomas Ruyant, désormais deuxième, et Louis Burton entre autres sont toujours en embuscade pour tenter de détrôner le leader.
- À mi-parcours, le suspense reste entier
- Les foils, un enjeu technique déterminant
- Des marins au mental d’acier
Avec plus de la moitié du parcours encore à couvrir, incluant le redoutable passage du Cap Horn et la remontée exigeante de l’Atlantique, tout reste possible dans ce Vendée Globe 2020-2021 décidément fertile en surprises et en rebondissements. Les 32 skippers encore en lice vont devoir puiser dans leurs ultimes ressources physiques et mentales pour dompter les océans. Une odyssée solitaire qui forge des marins d’exception.
L’avarie subie par Sébastien Simon rappelle la dangerosité et la difficulté extrême de ce tour du monde sans assistance. Malgré la technologie de pointe et une préparation minutieuse, les navigateurs ne sont jamais à l’abri d’une défaillance matérielle aux lourdes conséquences. Ce Vendée Globe s’annonçait particulièrement rapide grâce notamment à des foilers survitaminés mais la course au large demeure une aventure fragile où le moindre grain de sable peut faire basculer les destins.
Alors que le Vendée Globe entre dans sa deuxième moitié, gageons que Sébastien Simon saura rebondir après cette avarie pour aller au bout de son défi. Au-delà du résultat brut, terminer un tel périple reste un exploit immense dont seule une poignée de navigateurs peuvent se targuer. Le large lui réserve sans doute encore de belles émotions malgré la perte de son foil. Le marin breton devra faire preuve de résilience et d’abnégation pour dompter son voilier blessé. Un sacré défi en perspective.
