Dans la dernière ligne droite du Vendée Globe, la navigatrice Sam Davies a dû prendre une décision difficile. Actuellement 12ème au classement général et à la hauteur de Madère, elle a choisi de ralentir sa progression vers les Sables d’Olonne. En cause : une méchante tempête qui se profile à l’arrivée, alors que ses concurrents Jérémie Beyou et Paul Meilhat viennent d’achever leur tour du monde dans des conditions musclées.
La sécurité avant tout pour Sam Davies
« Cette nuit, j’ai mis le frein à main. Ce qui est frustrant, c’est que je peux naviguer jusqu’à la ligne d’arrivée, mais les conditions après avoir passé la ligne vont être tellement difficiles que ça sera impossible de rentrer aux Sables d’Olonne », a confié la skipper d’Initiatives Cœur ce vendredi matin. Les prévisions météo sont en effet alarmantes, avec des vents de 40 à 50 nœuds attendus près des côtes. « Si proche de la côte, c’est très dangereux. Je dois décider maintenant car après ça sera dur à faire demi-tour et attendre ici, je sais que c’est plus « safe » même si ça va secouer ! », explique-t-elle.
Déception mais sage décision
Si Sam Davies ne cache pas sa déception de rallonger ainsi son temps de course, elle assume pleinement ce choix dicté par la prudence. « Je suis tellement déçue de ne pas arriver dimanche, et de rallonger mon temps de course. Mais le sens marin est ma priorité, je dois prendre soin de mon bateau qui a fait quasiment un tour du monde », souligne la navigatrice. Après avoir été contrainte à l’abandon il y a quatre ans, elle mesure les risques.
Je sais qu’être pressé à rentrer à tout prix peut créer les accidents. Maintenant, je dois trouver une autre fenêtre météo pour rallier les Sables d’Olonne en sécurité et ce n’est pas évident.
Sam Davies
L’aventure continue, le mode course en pause
Malgré ce contretemps, Sam Davies garde le moral et son esprit positif. « En somme : mode course désactivé, mode aventure activé », résume-t-elle avec philosophie. Son objectif est désormais de trouver la meilleure fenêtre météo possible pour boucler son périple en toute sécurité, même si cela doit encore repousser son arrivée de quelques jours.
La Britannique n’est pas au bout de ses peines, avec une mer très formée qui l’attend, y compris sur zone d’arrivée. « Mardi par exemple, on aura 10 mètres de mer dans le golfe de Gascogne, ce n’est pas praticable… », prévient-elle. Mais pas question pour autant d’abandonner si près du but, après avoir affronté les mers du sud et contourné les trois caps mythiques.
Initiatives Cœur toujours en course
En ralentissant ainsi, Sam Davies laisse filer ses chances de terminer dans le top 10 de ce Vendée Globe. Mais l’essentiel est ailleurs à ce stade, après plus de 90 jours de mer et près de 27 000 milles parcourus. L’important est de ramener son bateau à bon port, de mener à bien cette belle aventure humaine et sportive, tout en continuant de porter les couleurs d’Initiatives Cœur.
Le monocoque rose bonbon incarne en effet un grand défi solidaire, visant à financer des opérations pour des enfants atteints de malformations cardiaques. Grâce aux clics et partages des internautes, ce sont déjà plusieurs dizaines d’enfants qui ont pu être opérés. Et la mobilisation se poursuit jusqu’à l’arrivée !
Les yeux rivés sur la météo
Dans les heures et jours à venir, Sam Davies va donc scruter avec attention l’évolution de la situation météo. Son équipe à terre est également mobilisée pour l’aider à identifier le meilleur créneau possible pour s’élancer vers les Sables d’Olonne et ainsi boucler ce tour du monde entamé le 8 novembre dernier.
Un finish en apothéose, sur un air de samba ? C’est tout ce qu’on lui souhaite, même s’il faudra sans doute encore patienter quelques jours. En attendant, le mode aventure est de mise pour la courageuse skipper d’Initiatives Cœur, déterminée à aller au bout de son rêve. Vivement la ligne d’arrivée !
