Ce mercredi 15 janvier, les Sables d’Olonne ont vibré au rythme de l’arrivée triomphale de Yoann Richomme. Le skipper de 41 ans, engagé sur Paprec Arkéa, a bouclé son premier Vendée Globe à une magnifique 2e place. Un exploit retentissant pour ce marin expérimenté mais novice dans la catégorie Imoca. Retour sur un tour du monde riche en émotions et en rebondissements.
65 jours d’une bataille intense
Parti le 10 novembre dernier, Yoann Richomme savait que l’aventure serait longue et éprouvante. Mais il était loin d’imaginer l’intensité de la lutte qui l’attendait. Dès les premiers jours de course, le Varois a dû se frotter à une concurrence féroce, emmenée par l’intouchable Charlie Dalin. Malgré des conditions souvent dantesques, il n’a rien lâché, enchaînant les manœuvres audacieuses pour rester au contact du leader.
Yoann a démontré de superbes qualités de navigateur et une endurance à toute épreuve. Il a su gérer intelligemment son bateau et les avaries inévitables sur un tel périple. Même la déchirure d’une voile dans le sprint final n’a pas entamé sa détermination. À l’image des géants des mers qu’il a côtoyés, le skipper est resté stoïque et concentré sur son objectif.
Une préparation optimale
Si Yoann Richomme a pu réaliser une telle performance pour sa grande première, c’est aussi grâce à une préparation minutieuse. Comme il l’expliquait peu avant le départ :
J’ai passé beaucoup de temps à étudier les archives météo des éditions précédentes. Je voulais avoir en tête un maximum de schémas possibles, pour pouvoir m’adapter à toutes les situations.
L’ancien vainqueur de la Solitaire du Figaro a aussi beaucoup travaillé sur le plan physique et mental. Un tour du monde en solitaire demande une condition irréprochable et un mental d’acier. Des qualités que Yoann a forgé au fil d’une préparation intense de plus d’un an, entre entraînements en mer, stages de survie et séances de sophrologie.
L’expérience d’une vie
Au-delà de l’exploit sportif, Yoann Richomme revient de ce Vendée Globe grandi et transformé. Comme il l’a confié à son arrivée, ce périple autour du globe a été riche en découvertes et en émotions :
J’ai vu des paysages à couper le souffle, je me suis senti minuscule face à l’immensité des océans. C’était magique de pouvoir partager ces moments, même à distance, avec mes proches et mon équipe. Leurs messages m’ont porté jusqu’au bout.
Le navigateur a aussi dû puiser dans ses ressources les plus profondes pour affronter la solitude et les moments de doute. Une introspection qui l’a mené aux confins de lui-même :
Il y a eu des jours sans, où j’ai pensé à abandonner. Mais à chaque fois, je me suis accroché en pensant à ceux qui me soutiennent et aux rêves que je poursuis depuis des années. Cette course m’a appris beaucoup sur moi-même.
Et maintenant ?
Après avoir savouré cet accomplissement avec ses proches, Yoann Richomme va prendre un repos bien mérité. Mais le compétiteur qui sommeille en lui est déjà tourné vers les prochains défis. Sa 2e place en Imoca lui a ouvert de nouvelles perspectives et nul doute qu’il aura à cœur de transformer l’essai.
Les observateurs s’accordent en tout cas à dire que le skipper a le potentiel pour jouer la gagne lors des prochaines transats. Certains voient même en lui un sérieux prétendant à la victoire sur le prochain Vendée Globe. De quoi motiver Yoann pour repartir à l’entraînement et poursuivre son rêve d’Everest des Mers.
Une chose est sûre, sa folle épopée sur ce tour du monde a marqué les esprits et inspirera bon nombre de navigateurs en herbe. En attendant de le revoir sur la ligne de départ, le marin peut être fier du chemin parcouru. Son Vendée Globe restera comme l’une des plus belles histoires de cette 10e édition.