La course en tête du Vendée Globe s’intensifie ! Au pointage de samedi matin, le skipper Yoann Richomme (Paprec Arkéa) a porté son avance à près de 90 milles nautiques sur son premier poursuivant Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance). Un écart qui a doublé en seulement 12 heures, de quoi ravir le marin qui contourne actuellement une dépression au large de Montevideo.
Le duel Richomme-Dalin à son paroxysme
Après un passage délicat du cap Horn en début de semaine, les deux skippers de tête se livrent désormais une lutte acharnée dans l’Atlantique Sud. Yoann Richomme, déterminé à creuser l’écart, a su tirer son épingle du jeu en maintenant des vitesses supérieures à 18 nœuds sur les dernières 24 heures. Son dauphin Charlie Dalin peine quant à lui à dépasser les 15 nœuds et voit le leader s’échapper.
Cette accélération permet à Richomme de se donner de l’air avant les prochaines difficultés stratégiques :
L’enjeu – relativement gros -, c’est d’atteindre le front froid stationnaire de cap Frio rapidement. Il faut se placer par rapport à lui et trouver un trou de souris pour se faufiler dedans. Ce n’est pas si facile que ça à faire.
Yoann Richomme, skipper Paprec Arkéa
La bataille pour le podium fait rage
Derrière le duo de tête, c’est une véritable meute de poursuivants qui se tient en embuscade. Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), actuellement 3e, a repris du terrain mais accuse encore un retard de 714 milles. Il devance de peu Thomas Ruyant, Jérémie Beyou et Nicolas Lunven, tous les trois dans un mouchoir de poche.
Ces skippers vont devoir redoubler de vigilance dans les prochains jours. Le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène et l’approche des côtes brésiliennes s’annoncent comme des moments clés dans la lutte pour les accessits du podium.
L’incroyable défi des mers du sud
Même s’ils sont désormais dans l’Atlantique, les marins du Vendée Globe n’en ont pas fini avec les conditions dantesques des mers australes. Comme en témoignent les propos glaçants de Thomas Ruyant après son passage du cap Horn :
On vient de traverser des océans où on n’est pas vraiment les bienvenus. On y trouve certainement quelque chose. Un albatros est venu jouer avec le bateau. Peut-être mon dernier avant longtemps. Je me suis surpris pour la toute première fois à parler à mon bateau qui a bien tenu et qui ne m’a pas fait de crasse. Ce doit être l’océan qui rend un peu fou !
Thomas Ruyant, skipper LinkedOut
Des mots qui rappellent la difficulté et la dangerosité de ce tour du monde en solitaire. Les marins encore en course méritent tout notre respect et notre admiration pour se confronter à ces éléments déchaînés pendant des mois. Chapeau bas messieurs !
L’incroyable épopée de Yoann Richomme
Il y a deux ans, personne n’aurait misé un kopeck sur Yoann Richomme pour la victoire finale. Et pourtant, le skipper de 38 ans réalise pour l’instant une course parfaite, en tête quasiment depuis le départ des Sables d’Olonne. Un exploit pour ce marin talentueux mais peu connu du grand public.
Vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2019, Richomme s’est préparé dans l’ombre des favoris pour son premier Vendée Globe. Avec méthode et détermination, il a su faire les bons choix stratégiques au bon moment pour surprendre les cadors de la course au large. Alors qu’il entame la remontée de l’Atlantique en pole position, beaucoup voient désormais en lui le grandissime favori.
Les prochains jours décisifs
Même s’il possède une avance conséquente, Yoann Richomme sait que rien n’est encore joué. Les pièges météo se multiplient sur la route du retour, avec de nombreuses transitions à négocier avant de retrouver les vents portants et les alizés.
Charlie Dalin, le local de l’étape en Atlantique, reste à l’affût de la moindre erreur du leader pour refaire son retard. Les écarts peuvent très vite se réduire dans ces latitudes capricieuses. La victoire à Sables d’Olonne se jouera sans doute dans un mouchoir de poche !
Une chose est sûre : cette édition 2024 du Vendée Globe nous réserve un final haletant et indécis. Les marins vont devoir puiser dans leurs dernières ressources physiques et mentales pour boucler ce tour du monde éprouvant. Alors qu’ils se rapprochent de l’Europe, c’est tout un pays qui retient son souffle et les accompagne à chaque mille parcouru. Rendez-vous dans quelques jours pour l’épilogue de cette aventure hors norme !