Les mains, cet outil de travail indispensable pour tout navigateur. Durant le Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, elles sont mises à rude épreuve. Charlie Dalin, vainqueur de l’édition 2025, et Yoann Richomme, son dauphin, en témoignent. Ils livrent un aperçu saisissant des difficultés rencontrées et de l’attention constante que nécessitent leurs mains pour espérer franchir la ligne d’arrivée.
64 jours d’épreuves pour les mains des marins
Pendant plus de deux mois, les mains de Charlie Dalin et Yoann Richomme ont été sollicitées en permanence. Manœuvres des voiles, barres, réglages, réparations… Pas un instant de répit pour ces outils précieux, soumis au froid, au sel, à l’humidité. Les skippers ont dû s’adapter et prendre soin de leurs mains tout au long de la course.
J’ai vite compris que la clé pour aller au bout, c’était de préserver mes mains. J’ai mis en place une routine pour les protéger et les soigner chaque jour.
Charlie Dalin, vainqueur du Vendée Globe 2025
Des mains mises à l’épreuve par les conditions extrêmes
Le froid, l’humidité, le sel… Autant d’agressions répétées qui fragilisent la peau et les articulations. Les changements brutaux de température, entre l’intérieur et l’extérieur du bateau, les manœuvres de force, l’impossibilité de se reposer vraiment mettent les mains des marins à rude épreuve.
Yoann Richomme raconte :
Dès les premiers jours, j’ai senti mes mains gonfler, se crevasser. La douleur était présente en permanence. Il a fallu trouver des solutions pour continuer à manœuvrer malgré tout.
Une attention de tous les instants pour préserver cet outil précieux
Crèmes protectrices, gants adaptés, bandages… Les skippers rivalisent d’ingéniosité pour maintenir leurs mains en état de fonctionner. Chaque geste compte, chaque moment de répit est mis à profit pour les soigner.
Charlie Dalin détaille sa routine :
Dès que les conditions le permettaient, j’enfilais des gants hydratants. Avant chaque manœuvre, je bandais les zones sensibles. Et chaque soir, je prenais le temps de masser et d’hydrater mes mains. Ces petits gestes m’ont permis de tenir jusqu’au bout.
Sans des mains en bon état, impossible de remporter la victoire
Dans cette course extrême qu’est le Vendée Globe, chaque détail compte. Et les mains des skippers sont un élément clé de la performance. Leur capacité à réaliser les bons gestes au bon moment, malgré la fatigue et la douleur, fait partie intégrante de la compétition.
Selon Yoann Richomme :
Sur un tour du monde comme celui-là, si tu ne peux plus utiliser tes mains correctement, tu es bon pour l’abandon. J’ai vu des concurrents renoncer à cause de ça. Ça fait partie du défi.
Charlie Dalin et Yoann Richomme l’ont bien compris. En prenant soin de leurs mains tout au long de la course, malgré les conditions extrêmes, ils se sont donné les moyens de réaliser leur rêve : boucler un tour du monde en solitaire. Leurs mains abîmées témoignent de leur engagement sans faille dans cette aventure hors normes qu’est le Vendée Globe.