Le Vendée Globe, la mythique course à la voile autour du monde en solitaire, vient de connaître un nouveau coup de théâtre. Alors que les navigateurs s’apprêtent à passer le Cap Horn et entamer la remontée de l’Atlantique, la tête de la course a changé de main ce lundi. Charlie Dalin, skipper de Macif Santé Prévoyance, a repris les commandes au pointage de 19h, devançant désormais Yoann Richomme sur Paprec Arkéa. Mais ce nouveau leader provisoire pourrait rapidement voir revenir sur ses talons Sébastien Simon, parti à l’assaut en solitaire et bien décidé à se mêler à la bagarre.
Un abandon qui redistribue les cartes
Ce regain de suspense intervient alors que le Vendée Globe vient de perdre un de ses principaux protagonistes. Yannick Bestaven, tenant du titre et grand favori, a dû se résoudre à l’abandon après une avarie majeure sur son système de barre vendredi dernier. Un coup dur pour le skipper de 52 ans qui dominait jusqu’ici la course et semblait bien parti pour rééditer son exploit de 2021. Bestaven a tout de même tenu à franchir symboliquement le mythique Cap Horn avant de mettre le cap sur Ushuaïa en Argentine pour réparer.
J’aurais aimé passer le Cap Horn dans de meilleures conditions, mais le bateau et la mer en ont décidé autrement.
– Yannick Bestaven, skipper de Maître Coq V
Son abandon redistribue totalement les cartes et relance le suspense pour la victoire finale. Charlie Dalin et Yoann Richomme, désormais aux avant-postes, ne sont séparés que d’une poignée de milles. Et dans leur sillage, Sébastien Simon est en embuscade, bien déterminé à refaire son retard.
Conditions météo compliquées
Si le trio de tête se tient en un mouchoir de poche, c’est aussi en raison des conditions météorologiques particulièrement instables auxquelles font face les marins. Alors qu’ils naviguent au large du Brésil, les skippers traversent actuellement des zones de vents faibles et variables qui les obligent à multiplier les manœuvres pour ne pas se laisser distancer.
C’est compliqué, ça n’avance pas, mer d’huile… Il y en aura d’autres, il y aura le Pot-au-Noir.
– Yoann Richomme, skipper de Paprec Arkéa
Les écarts restent donc minimes et tout peut encore basculer d’un instant à l’autre. Les navigateurs vont devoir mobiliser tout leur talent stratégique et leur sens marin pour tirer leur épingle du jeu dans cette «molle» anticyclonique où chaque coup de barre peut s’avérer décisif.
Bataille navale en perspective
Alors qu’il ne reste plus qu’un mois de course, ce Vendée Globe promet donc d’intenses émotions sportives dans sa dernière ligne droite. Même si Charlie Dalin et Yoann Richomme semblent tenir la corde, rien n’est encore joué et plusieurs outsiders comme Sébastien Simon ou Thomas Ruyant (4e) peuvent encore venir jouer les trouble-fêtes.
- Charlie Dalin sur Macif Santé Prévoyance – Le surprenant leader qui n’a jamais baissé les bras
- Yoann Richomme sur Paprec Arkéa – L’outsider méthodique bien décidé à tenir son rang
- Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil – Le «bizuth» talentueux prêt à bousculer la hiérarchie
Les marins vont en tout cas devoir puiser dans leurs dernières ressources physiques et mentales pour tenir la distance lors du long et éprouvant retour jusqu’aux Sables d’Olonne. Déjà plus de 70 jours qu’ils affrontent les mers du globe, confinés dans d’exigus bateaux de 18 mètres, privés de sommeil et soumis à un stress constant. L’épuisement se fait sentir mais la soif de victoire reste intacte.
Alors que les bateaux s’apprêtent à s’élancer pour un dernier sprint transatlantique, tous les regards sont désormais braqués sur cet insaisissable podium. Qui des hommes ou de l’océan aura le dernier mot ? Réponse dans quelques semaines sur la ligne d’arrivée, après une ultime bataille navale au long cours dont les marins du Vendée Globe ont le secret.
