Alors que le Vendée Globe, mythique course à la voile autour du monde en solitaire, bat son plein, tous les regards sont rivés sur Charlie Dalin. Skippant le monocoque « Macif Santé Prévoyance », le navigateur expérimenté conserve la tête du classement ce vendredi matin, après une nuit de jeudi à vendredi passée à fendre les flots de l’Atlantique sud.
Mais son leadership est plus que jamais menacé. En effet, son poursuivant direct, Thomas Ruyant, s’est dangereusement rapproché. Aux commandes de son voilier « Vulnerable », il ne pointe plus qu’à 13,14 milles nautiques derrière Dalin. Une poignée de milles qui pourraient rapidement se réduire au fil des heures.
Un nouveau venu sur le podium
Derrière ce duo de tête, c’est Yoann Richomme qui crée la surprise. Grâce à une belle accélération ces dernières heures, il a réussi à s’emparer de la troisième place avec son bateau « Paprec Arkéa ». Il relègue ainsi Sébastien Simon et son « Groupe Dubreuil » au pied du podium provisoire. Néanmoins, les écarts restent infimes entre ces quatre skippers de pointe qui se tiennent en moins de 36 milles.
Cap sur le grand Sud
Si Charlie Dalin affiche actuellement la vitesse la plus lente du quatuor (18,78 nœuds contre 23,38 pour Sébastien Simon), sa première place ne tient plus qu’à un fil. La raison de ce ralentissement ? Le leader s’apprête à passer un cap symbolique : le fameux Cap de Bonne-Espérance. Ce point de passage marque l’entrée dans l’Océan Indien et ouvre la voie vers les immensités glacées des mers australes.
Un virage loin d’être anodin pour les marins. Comme l’explique Sébastien Simon, enfin sorti d’une dépression qui a propulsé la tête de course vers ce cap tant attendu :
Tout va bien à bord, ça s’est bien calmé, j’ai vingt nœuds de vent, sur une mer relativement calme, je suis au portant, le bateau glisse, ce sont des conditions vraiment faciles et ça fait beaucoup de bien.
Visiblement impatient de découvrir les mers du Sud, le skipper français aborde la suite du parcours avec enthousiasme :
J’ai vraiment hâte de me retrouver dans l’Indien et de m’élancer dans ce couloir des mers du sud, en plus l’Indien s’annonce plutôt correct et on va très vite se retrouver en Australie.
Une course encore longue et périlleuse
Mais avant de rêver des côtes australiennes, encore faut-il dompter ces eaux hostiles et imprévisibles. Les marins devront composer avec des vents puissants, des dépressions à répétition et des vagues titanesques. Des conditions extrêmes qui mettront à rude épreuve les hommes comme les machines.
Et même si les quatre hommes de tête ont creusé un écart conséquent avec le reste de la flotte (près de 160 milles sur le cinquième, Nicolas Lunven), rien n’est joué dans ce Vendée Globe 2020-2021 qui s’annonce plus serré et palpitant que jamais. D’autant que derrière, des skippers comme Jérémie Beyou ou Sam Goodchild sont à l’affût du moindre faux pas pour revenir dans la course.
Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour cette édition historique du tour du monde à la voile en solitaire. Entre les aléas météorologiques et la fatigue accumulée après plus d’un mois en mer, le moindre écart de trajectoire ou la plus petite avarie pourraient bouleverser la hiérarchie. Réponse dans les prochaines heures alors que ces marins de l’extrême s’apprêtent à défier les quarantièmes rugissants…