En ce samedi soir, le Vendée Globe continue de tenir toutes ses promesses. En tête depuis plusieurs jours, Charlie Dalin (Apivia) conserve le leadership de la course au pointage de 19h, avec un groupe d’une dizaine de skippers sur ses talons. Le navigateur normand mène la danse à l’avant d’une flotte désormais scindée en deux, à l’approche d’une zone propice qui pourrait bien redistribuer les cartes.
Dalin Devant, La Meute Derrière
Actuellement positionné au large des côtes brésiliennes, Charlie Dalin a réussi à creuser l’écart en tête au cours des dernières 24 heures. Le skipper d’Apivia compte désormais plus de 30 milles d’avance sur son premier poursuivant Thomas Ruyant (LinkedOut). Yoann Richomme (Apivia Entreprise) complète ce trio de tête, 58 milles derrière le leader.
Mais la course est loin d’être jouée pour le Havrais de 36 ans. Car derrière lui, c’est un véritable groupe de chasse qui s’est formé, avec pas moins de 10 bateaux se tenant en moins de 130 milles. Parmi eux, on retrouve la plupart des favoris de ce Vendée Globe comme Jérémie Beyou (Charal), Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) ou encore Louis Burton (Bureau Vallée 2). Une meute affamée bien décidée à ne rien lâcher.
Tout se jouera dans les prochains jours
Si Charlie Dalin semble pour l’instant avoir pris la bonne option, rien n’est encore acquis. Car tous ces skippers de tête vont bientôt bénéficier d’une dépression salvatrice qui devrait leur permettre de filer plein sud, en direction du cap de Bonne-Espérance. Une opportunité unique d’engranger de précieux milles tout en surfant à haute vitesse.
L’Atlantique Sud, cette fois, c’est un peu les conditions rêvées pour moi. Je suis vraiment content de les vivre. C’est l’une des raisons pour lesquelles je fais cette course.
Charlie Dalin, skipper d’Apivia
Reste à savoir qui, parmi ce groupe de tête compact, parviendra le premier à toucher ce graal météorologique tant convoité. Les écarts pourraient alors rapidement se creuser, condamnant les retardataires à combler un retard conséquent. La suite s’annonce passionnante.
Deux courses en une
Plus loin derrière, c’est un autre Vendée Globe qui semble se dessiner. Car ce groupe de tête ultra-rapide, naviguant sur des bateaux nouvelles générations équipés de foils, est en train de larguer le reste de la flotte. On assiste à la création d’un véritablement trou qui risque de se transformer en gouffre dans les prochains jours.
Une situation inédite qui pourrait déboucher sur deux courses différentes. L’une jouée à l’avant par cette meute de fauves tous affamés de victoire. Et une autre par ce deuxième groupe qui devra batailler ferme pour accrocher un top 10 à l’arrivée aux Sables d’Olonne. Le suspense reste entier.
Tout reste à faire
À ce stade de la course, près de 20.000 milles restent encore à parcourir. Soit plus des 3/4 du parcours. Les jeux sont donc loin d’être faits et de nombreux rebondissements restent à prévoir. Car le Vendée Globe est un tour du monde semé d’embûches où les fortunes peuvent rapidement s’inverser, à la faveur d’un grain, d’une avarie ou d’une option météo payante.
Les conditions sont assez exceptionnelles. En général, les dépressions sortent de la baie d’Itajaí. Celle dont on parle va donc cueillir les solitaires du groupe de tête très tôt sur le parcours.
Christian Dumard, routeur météo
Charlie Dalin en est bien conscient, lui qui avait dû abandonner en 2016 sur avarie. Malgré sa confortable avance, le skipper d’Apivia sait que rien n’est joué. Il va donc devoir rester ultra-vigilant dans les jours à venir pour espérer conserver son leadership. Car derrière, la meute de poursuivants n’est pas décidée à lui faire de cadeau. Verdict d’ici quelques jours, après le passage tant attendu de la fameuse dépression salvatrice.
Le point au classement
Voici le top 10 du classement du Vendée Globe ce samedi à 19h (heure française) :
- Charlie Dalin (Apivia) : 20479 milles de l’arrivée
- Thomas Ruyant (LinkedOut) : à 39,01 milles
- Yoann Richomme (Apivia Entreprise) : à 58,08 milles
- Damien Seguin (Groupe Apicil) : à 59,35 milles
- Jean Le Cam (Yes we Cam !) : à 72,37 milles
- Louis Burton (Bureau Vallée 2) : à 91,21 milles
- Boris Herrmann (Seaexplorer – Yacht Club de Monaco) : à 96,65 milles
- Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) : à 101,01 milles
- Benjamin Dutreux (Omia – Water Family) : à 120,21 milles
- Isabelle Joschke (MACSF) : à 128,55 milles