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Vendée Globe 2024 : Charlie Dalin Creuse L’écart Sur Yoann Richomme

À l'aube du dernier jour de l'année, le skipper Charlie Dalin creuse lentement mais sûrement l'écart sur son dauphin dans le Vendée Globe 2024. Une course maritime palpitante où chaque mille compte...

Alors que les fêtes de fin d’année battent leur plein à terre, la lutte fait rage sur les flots entre les skippers engagés dans l’édition 2024 du Vendée Globe. Au pointage de 7h ce mardi 31 décembre, le leader Charlie Dalin sur Macif Santé Prévoyance consolidait son avance sur son poursuivant direct, Yoann Richomme.

Revenu aux commandes lundi soir après un bref intermède en deuxième position, Dalin a réussi dans la nuit à porter son matelas à 35 milles, avant que celui-ci ne fonde quelque peu au lever du jour. Le skipper originaire du Havre dispose toutefois encore de 20 milles d’avance sur Richomme et son monocoque Paprec Arkea au classement de 7 heures.

Sébastien Simon, l’outsider

En embuscade, Sébastien Simon réalise une impressionnante remontée au cœur de l’Atlantique Sud malgré un foil endommagé. Pointé à 282 milles de la tête après son option de longer les côtes brésiliennes, le marin vendéen se verrait bien jouer les trouble-fêtes.

J’ai entre quatre et huit noeuds de vent, je me dirige vers le nord-est. D’un côté, ça fait du bien de ne pas s’agripper partout, de sortir sur le pont. Je me repose, je prends soin du bateau, j’ai une dose de stress en moins. L’Atlantique Nord va être rude, il faudra être prêt.

a-t-il expliqué à la direction de course.

Le vainqueur de la dernière édition Yannick Bestaven a lui dû renoncer après une avarie majeure sur son safran. Contraint de faire escale à Ushuaia, il voit ses rêves de doublé s’envoler sur cette 10e édition anniversaire.

Les conditions s’annoncent musclées

Au-delà de cette bagarre en tête, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’ensemble de la flotte. Le passage tant redouté du cap Horn approche à grands pas, avec son lot de conditions dantesques bien connues des marins au long cours. Les services météorologiques prévoient des vents violents et une mer grosse dans 3-4 jours sur la pointe extrême-sud du continent américain.

De quoi potentiellement redistribuer les cartes entre les skippers, même si tous se préparent du mieux possible à l’inévitable tempête. D’après une source proche de la direction de course, la plupart font route plein sud à la recherche de la dépression salvatrice qui leur fera accélérer vers l’Est et le mythique cap.

Un entraînement acharné

Ces navigateurs aguerris connaissent par cœur les pièges de la navigation dans ces quarantièmes rugissants. Entourés de leurs écuries et équipes techniques, ils se sont préparés des mois durant pour affronter l’hostilité des éléments. Entraînement physique intense, travail sur les réglages et la performance des bateaux, analyses météo poussées… Rien n’a été laissé au hasard.

Mais dans l’immensité et la solitude de l’Atlantique Sud, les skippers sont finalement seuls face à leur destin et à leurs choix stratégiques. Taille des voiles, routage, gestion du sommeil et de la nourriture… Pas question de commettre la moindre erreur sous peine de voir la concurrence fondre sur soi. Dans ces mers déchaînées, le moindre faux-pas se paye cash.

Objectif record en ligne de mire

Au delà d’une victoire sur ce Vendée Globe, plusieurs skippers lorgnent également sur le record absolu du tour du monde à la voile en monocoque et en solitaire. Les foils, ces appendices latéraux qui font littéralement voler les bateaux au dessus de l’eau, permettent d’envisager de pulvériser le temps de référence.

Avec son avance actuelle, Charlie Dalin est plus que jamais dans les temps de passage du vainqueur 2016-2017 Armel Le Cléac’h, qui avait établi le record en 74 jours. Mais la route est encore longue d’ici les Sables d’Olonne et le risque de casse omniprésent, surtout à vitesse grand V. Prudence et humilité restent de mise dans le clan Dalin.

Violette Dorange, révélation de la course

Parmi les faits marquants de ce début de course, impossible de ne pas évoquer les performances de la benjamine du Vendée Globe, Violette Dorange. À seulement 21 ans, la skippeuse a impressionné par sa maîtrise et son sang froid malgré une première participation à cette épreuve mythique. Pointant en 15e position à près de 900 milles du leader, la jeune femme s’accroche et entend bien aller au bout malgré des conditions éprouvantes. Un mental d’acier dans un gabarit frêle.

D’autres bizuths n’ont pas eu cette chance. Plusieurs abandons sont déjà à déplorer, dus à des casses matérielles ou des problèmes de santé. Le dernier en date est celui de Thomas Gillot, contraint de renoncer au large des Malouines suite à une chute dans son bateau. Une désillusion terrible pour le navigateur qui participait à son premier tour du monde.

Des marins connectés

Si l’isolement reste prégnant au cœur de la course, les skippers maintiennent un lien quotidien avec leurs équipes et leurs proches. Les communications satellites et la télémédecine ont révolutionné la vie des marins. Bulletins météo, échanges stratégiques avec le routeur et même visio-conférences rythment la vie à bord.

Cela n’a plus rien à voir avec les bateaux coupés du monde pendant des semaines. On reste en contact en quasi-permanence, même si on ressent parfois le besoin de couper pour se reconcentrer ou souffler un peu. Mais c’est un vrai plus en termes de sécurité et de performance sur la durée.

a ainsi confié Charlie Dalin lors d’une vacation radio.

La suite de la course s’annonce donc passionnante à plus d’un titre sur ce Vendée Globe 2024. L’incertitude reste totale sur l’identité du vainqueur, même si Charlie Dalin semble avoir les cartes en mains. Réponse dans quelques semaines, après un tour du monde haletant, entre exploits, galères et rebondissements. Une édition anniversaire qui pourrait entrer dans la légende.

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