Avec près d’un demi-million d’abonnés en septembre, un nouveau record, le service de vélos en libre-service parisien Vélib’ semble avoir le vent en poupe. Dopé par l’arrivée de milliers de bicyclettes flambant neuves en amont des Jeux Olympiques de 2024, Vélib’ gagne peu à peu en fiabilité et en popularité. Pourtant, lors d’une réunion du comité des usagers organisée mardi dernier, de nombreux membres ont continué à souligner les problèmes récurrents qui entravent l’expérience utilisateur.
Un renouveau en demi-teinte pour Vélib’
Malgré des progrès indéniables, le chemin vers un service Vélib’ irréprochable semble encore long. Les usagers réguliers déplorent notamment :
- Des vélos en mauvais état, avec des freins défectueux, des pneus dégonflés ou des éclairages HS
- Des stations saturées, rendant difficile la dépose ou l’emprunt d’un vélo
- Des réapprovisionnements aléatoires, créant des disparités entre quartiers
- Des actes de vandalisme récurrents, endommageant les bicyclettes
Face à ces critiques, les responsables de Smovengo, l’opérateur de Vélib’, tentent de rassurer. Ils mettent en avant les investissements consentis pour rénover le parc, avec notamment le déploiement de 7 000 nouveaux vélos à assistance électrique d’ici les JO. L’entretien des bicyclettes fait aussi l’objet d’une attention accrue, tout comme la lutte contre la fraude et les incivilités.
Vélib’, un maillon essentiel de la mobilité parisienne
Au-delà de ces difficultés opérationnelles, c’est bien la vocation même de Vélib’ qui semble questionnée par certains utilisateurs. Simple tremplin pour tester le vélo avant d’investir, ou véritable alternative à la voiture individuelle ? Les avis divergent quant au rôle que doit jouer ce dispositif au sein du “système vélo” de la capitale.
Vélib’ doit permettre à chacun de se déplacer facilement à vélo, de façon ponctuelle ou au quotidien, que l’on possède ou non sa propre bicyclette.
explique Léa, une utilisatrice convaincue.
Pour la Mairie de Paris, pas de doute : Vélib’ constitue un maillon essentiel du plan vélo municipal, qui vise 15% de déplacements à bicyclette d’ici 2026. Complémentaire au réseau de pistes cyclables, il doit faciliter l’accès du plus grand nombre à une mobilité douce, pratique et peu onéreuse.
Quel avenir pour les vélos en libre-service ?
Malgré les embûches, l’avenir de Vélib’ semble prometteur. L’approche des JO devrait doper la fréquentation et inciter l’opérateur à redoubler d’efforts pour offrir un service de qualité. La progression constante du nombre d’abonnés, atteignant désormais des records, témoigne de l’appétence des Parisiens pour ce mode de transport alternatif.
Vélib’ n’en reste pas moins confronté à un paradoxe : celui d’un dispositif de plus en plus populaire, mais qui peine encore à satisfaire pleinement ses utilisateurs les plus fidèles. Pour devenir une référence mondiale en matière de vélo-partage à grande échelle, le service va devoir relever de nombreux défis, tant en termes de fiabilité que de praticité. Le chemin promet d’être encore long et semé d’embûches…
