La Chine intensifie sa lutte contre la corruption dans le football national. Depuis ce mardi, une série de condamnations visant d’anciens hauts responsables de la Fédération chinoise de football (CFA) et du corps arbitral ont été prononcées, envoyant un signal fort au milieu.
De lourdes peines de prison pour corruption
Parmi les personnalités condamnées, Liu Yi, ancien secrétaire général de la CFA, écope de la peine la plus lourde avec 11 ans de réclusion et une amende de 472 000 euros pour avoir touché des pots-de-vin. Tan Hai, ex-responsable des arbitres, est condamné à six ans et demi, tandis que Qi Jun, ancien directeur de la planification stratégique, prend sept ans.
Ces condamnations s’inscrivent dans une vaste campagne anti-corruption initiée par le président chinois Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir il y a plus de 10 ans. Le sport, et tout particulièrement le football, est dans le viseur des autorités.
Le président de la fédération condamné à perpétuité
En mars dernier, c’est Chen Xuyuan, l’ancien président de la CFA lui-même, qui avait été condamné à la prison à vie pour avoir accepté des pots-de-vin. Une peine rarissime qui avait envoyé une onde de choc dans le milieu.
D’autres figures sont tombées ces derniers mois comme Li Tie, ex-sélectionneur national passé par la Premier League anglaise, qui a lui aussi plaidé coupable de corruption en mars.
L’ombre des matches truqués
Au-delà des pots-de-vin touchés par des officiels, c’est le spectre des matches arrangés qui plane sur le foot chinois. En janvier, 43 personnes dont d’anciens internationaux avaient ainsi été bannies à vie pour leur implication dans des affaires de trucages de matchs.
Il y a une volonté politique claire de faire le ménage dans le milieu du football, quitte à faire tomber des têtes.
Une source proche du dossier
Le grand rêve du foot chinois en péril ?
Cette vague de répression risque de fragiliser le développement du football chinois, un objectif pourtant cher au président Xi Jinping, fervent amateur de ballon rond. Son grand rêve de voir un jour la Chine organiser et surtout gagner une Coupe du Monde pourrait être compromis.
Il faut dire que pour l’instant, l’équipe nationale ne pointe qu’à une modeste 90e place au classement FIFA, juste devant l’île caribéenne de Curaçao. Il y a encore beaucoup de chemin à faire…
En attendant, la priorité des autorités semble être l’assainissement d’un milieu gangrené par les affaires. Une purge nécessaire pour repartir sur des bases saines et redonner de la crédibilité à un football chinois qui rêve de grandeur. Mais à quel prix ?