Alors que le Canada suffoque depuis plusieurs semaines sous des températures caniculaires, une étude inédite vient de révéler le rôle très probable du changement climatique dans ce phénomène météorologique extrême. Décryptage d’un constat alarmant qui pourrait devenir la norme dans les années à venir.
Des records de chaleur pulvérisés dans l’est canadien
Depuis la mi-juin, les provinces de la côte atlantique, le Québec et l’Ontario subissent des températures exceptionnellement élevées, avec des maximales dépassant de 7 à 10°C les normales saisonnières. Des records datant parfois des années 1870 ont été battus, comme à Saint John au Nouveau-Brunswick avec 34,5°C.
Cette vague de chaleur se caractérise par des journées torrides, une forte humidité et des nuits anormalement chaudes n’offrant que peu de répit. Des conditions difficiles à supporter pour les populations.
Le changement climatique pointé du doigt
Face à ce phénomène inhabituel, surtout si tôt dans la saison estivale, le gouvernement canadien a demandé une étude pour en identifier rapidement les causes. Verdict sans appel selon les scientifiques : le changement climatique a rendu cette vague de chaleur de 2 à 10 fois plus probable.
Cette vague de chaleur est devenue bien plus probable en raison de l’influence du changement climatique.
– Ministère de l’Environnement du Canada
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont comparé les données actuelles avec celles de l’ère préindustrielle. Cette méthode novatrice, appelée attribution, permet d’évaluer en quelques jours seulement le rôle de l’activité humaine dans les événements climatiques extrêmes.
Un système d’alerte précoce face aux aléas climatiques
Au-delà du constat, cette étude marque une avancée importante pour mieux anticiper et gérer les catastrophes naturelles liées au réchauffement planétaire. Le Canada est en effet le premier pays à se doter d’un tel système d’attribution rapide, alors que les vagues de chaleur meurtrières se multiplient à travers le monde.
- Il s’agit d’un outil précieux pour sensibiliser les citoyens aux effets concrets du changement climatique
- Cette approche sera étendue à d’autres phénomènes extrêmes comme les inondations ou les feux de forêt
- L’objectif : mieux prévenir et protéger les populations face aux aléas d’un climat déréglé
Vers une multiplication des canicules au Canada ?
Malheureusement, les records de chaleur ne concernent pas seulement l’est du pays. L’ouest canadien suffoque lui aussi avec plus de 50 records quotidiens battus ces derniers jours en Colombie-Britannique et en Alberta. Un scénario déjà vécu en 2021, laissant craindre une intensification du phénomène.
Selon les experts, le réchauffement climatique pourrait rendre ces vagues de chaleur extrêmes jusqu’à 5 fois plus fréquentes d’ici 2050. Un constat préoccupant pour le Canada, pays nordique peu habitué à de telles canicules prolongées et donc plus vulnérable.
Face à ce défi majeur, le gouvernement entend utiliser les nouvelles études d’attribution pour adapter les plans d’urgence, renforcer la résilience des infrastructures et mieux informer la population. Car dans un monde qui se réchauffe dangereusement, anticiper et s’adapter devient crucial.