Alors que le dialogue social reste tendu entre le gouvernement et les organisations syndicales, ces dernières s’apprêtent à intensifier leurs actions en cette fin d’année 2024. Avec l’inflation persistante et les réformes controversées menées par l’exécutif, le mécontentement social s’exprime par une série de grèves et manifestations prévues au mois de décembre.
Fonction publique : une journée d’action le 5 décembre
Déçus par les négociations avec le ministre Guillaume Kasbarian, 7 syndicats de fonctionnaires appellent à une grève nationale le 5 décembre. Ils s’opposent notamment à l’allongement du délai de carence ou la baisse d’indemnisation des arrêts maladie. La CFDT, CGT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP participeront au mouvement. Seule la CFTC préfère une grève de 3 jours à partir du 11.
Agriculteurs : mobilisation les 9-10 décembre
La FNSEA appelle à son tour à des actions début décembre pour défendre le revenu des agriculteurs, alors que s’ouvrent les négociations commerciales avec la grande distribution. Son président Arnaud Rousseau souhaite ainsi mettre la pression pour obtenir des avancées concrètes lors d’une rencontre avec le Premier ministre.
Débrayages dans les ports français
Dans la lignée, les dockers observeront une grève de 48h les 9 et 10 décembre. La CGT Ports et Docks proteste contre l’échec des discussions sur l’amiante, les dispositifs de départs anticipés et les salaires. Le mouvement touchera potentiellement toutes les activités portuaires du pays.
Les professionnels sont invités à s’informer des impacts possibles sur leurs opérations via les annonces des ports concernés par la grève.
La Fédération nationale des ports et docks CGT
L’intersyndicale de la SNCF sur les rails
Le ton monte aussi à la SNCF où l’intersyndicale CGT-UNSA-SUD Rail-CFDT lance un appel à la grève illimitée à partir du 11 décembre. Les cheminots s’inquiètent du démantèlement de Fret SNCF ainsi que de l’ouverture à la concurrence. Ils redoutent un morcellement du réseau ferroviaire national avec la libéralisation progressive du transport de voyageurs.
L’industrie au ralenti le 12 décembre
Enfin, la CGT appelle plus largement à une journée de grève interprofessionnelle le 12 décembre. Le syndicat s’alarme d’une « vague de désindustrialisation historique » avec 150 000 emplois menacés. Il entend faire converger les luttes pour mettre la pression sur le patronat et l’exécutif face aux plans sociaux qui se multiplient.
Au regard de ce calendrier social chargé, le mois de décembre s’annonce particulièrement tendu. Entre revendications salariales, défense de l’emploi et opposition aux réformes, les syndicats entendent bien peser dans le rapport de force avec le gouvernement. Reste à voir si ces actions coordonnées permettront d’infléchir les orientations de l’exécutif sur des dossiers sensibles.
