La violence contre la classe politique prend une ampleur alarmante en France. Mercredi soir, c’est Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement et députée LREM, qui en a fait les frais avec son équipe, agressés en plein collage d’affiches de campagne à Meudon, dans les Hauts-de-Seine. Un nouvel épisode qui soulève l’indignation et des questions sur l’état de notre démocratie.
Une agression “préméditée” en plein acte militant
Les faits se sont déroulés vers 20h à Meudon-la-Forêt alors que Prisca Thévenot participait à une opération de collage avec des militants Renaissance, dont sa suppléante Virginie Lanlo. D’après les premiers éléments, un groupe de 4 à 5 individus les a pris à partie. Virginie Lanlo et un autre militant ont été frappés à coups de trottinette, les blessant tous deux. Ils ont dû être hospitalisés.
Prisca Thévenot, choquée mais indemne, a porté plainte. Pour les enquêteurs, “l’agression a très certainement été préméditée”. En effet, un premier individu avait approché les militants un peu plus tôt, arrachant une affiche en lançant “sur le Coran, appelle tout le monde”, avant de revenir accompagné d’une vingtaine de personnes pour passer à l’acte.
Un quartier sous tension, quatre interpellations
Meudon-la-Forêt, c’est ce quartier sensible où une bande fait régner un climat délétère au quotidien, ciblant régulièrement les habitants sans que cela ne provoque de réaction des autorités, “sauf quand une femme politique est agressée” déplore une source locale. Parmi les quatre interpellés, trois jeunes de la communauté maghrébine de nationalité française et un mineur ivoirien, tous du quartier. Ils sont toujours en garde à vue.
Les forces de l’ordre sont intervenues rapidement
– L’entourage de Prisca Thévenot
Indignation à droite, soutien de la Macronie
Les réactions politiques affluent pour condamner fermement cette agression. À droite, on pointe du doigt “l’ensauvagement” et le laxisme du gouvernement. Côté majorité présidentielle, on assure Prisca Thévenot de son soutien et on salue son courage à poursuivre sa campagne. La porte-parole a en effet déclaré qu’elle continuerait à aller sur le terrain “comme prévu jusqu’à vendredi”.
La violence politique, un poison pour la démocratie
Au-delà de ce cas, c’est toute une série noire qui se dessine pour la classe politique française ces derniers mois. Menaces, intimidations, agressions physiques… Élus locaux comme nationaux, maires, députés ou ministres, plus personne n’est épargné. Un phénomène grandissant qui met en péril l’essence même de notre démocratie basée sur le débat d’idées, pas la violence. Certains n’hésitent plus à parler de “peur” à s’engager en politique dans ce contexte.
- Steve Bannon : “Le problème avec les Français, c’est qu’ils parlent français”
- Christophe Castaner agressé : “J’ai vraiment cru que c’était la fin”
- Aurélien Taché : “Je ne laisserai pas l’intimidation gagner”
Alors que les enquêtes se multiplient pour tenter d’identifier et interpeller les auteurs de ces actes, c’est toute la société qui est appelée à réagir. Responsables politiques en tête pour condamner unanimement ces dérives, mais aussi citoyens, médias, société civile, afin de préserver notre modèle démocratique. Un sursaut républicain est crucial pour ne pas laisser la violence s’installer durablement dans notre débat public.
La banalisation de la violence et de la haine à l’encontre des élus est dangereuse pour notre démocratie.
Richard Ferrand, Président de l’Assemblée Nationale
Face à l’agression de Prisca Thévenot, le gouvernement se retrouve sous pression pour apporter des réponses concrètes. Au-delà des condamnations, c’est un véritable plan d’action qui est attendu pour endiguer cette spirale de violence visant le personnel politique. Renforcement de leur sécurité, suivi des menaces, réponse pénale ferme… Des pistes sont sur la table. L’enjeu est de taille : redonner confiance en la politique et sauver notre démocratie, déjà fragilisée par la crise de représentativité. Le compte à rebours est enclenché.