Depuis quelques jours, Marseille vit au rythme d’une série d’agressions au couteau particulièrement violentes et traumatisantes. Pas moins de trois femmes ont été attaquées par un individu surgissant à leur domicile, un couteau à la main. La ville est sous le choc face à ces actes d’une brutalité inouïe.
Des agressions d’une rare violence
Les faits se sont déroulés dans les 8e et 15e arrondissements de Marseille. Trois femmes âgées de 20, 44 et 52 ans ont été prises pour cible par leur agresseur, qui s’est introduit par effraction à leur domicile, un couteau à la main. Le mode opératoire était à chaque fois similaire, d’une violence inouïe.
L’une des victimes, Sonia*, a témoigné de son agression. Réveillée par un bruit suspect, elle tombe nez à nez avec l’individu en train de fouiller dans un sac. Menaçant, il lui intime l’ordre de se taire, exhibant une arme blanche. Tétanisée, Sonia tente de l’amadouer en lui parlant en arabe. L’homme lui glisse alors qu’elle a de la chance d’être arabe, sinon il l’aurait tuée, avant de s’enfuir avec quelques objets.
Un suspect au profil inquiétant
L’individu a finalement été interpellé mardi à la suite d’un important dispositif policier. Identifié comme un ressortissant algérien de 30 ans, son profil suscite de vives inquiétudes. Marié, père de famille, il semble intégré et en situation régulière. Mais il est surtout sous le coup d’une convocation devant le tribunal correctionnel pour une affaire de cambriolage.
Si le suspect n’a pas encore été condamné, son parcours interroge sur les défaillances en matière de prévention de la délinquance et d’intégration des populations immigrées. Des voix s’élèvent pour réclamer un durcissement des mesures d’expulsion des étrangers délinquants.
Une ville traumatisée
Au-delà du choc provoqué par la violence de ces agressions, c’est toute une ville qui vit désormais dans la peur. Beaucoup redoutent de croiser un jour la route de cet agresseur ou d’un autre lui ressemblant. Les traumatismes psychologiques sont profonds chez les victimes comme chez les riverains.
On n’ose plus sortir seule ou laisser nos enfants jouer dehors. On a peur tout le temps qu’il nous arrive la même chose. Ça devient invivable.
– Léa, une habitante du 8e arrondissement
Une affaire loin d’être élucidée
Si l’arrestation du suspect est un premier soulagement, l’enquête est loin d’être terminée. Beaucoup d’éléments restent à éclaircir sur son parcours, ses motivations et un éventuel réseau de complicité. La police judiciaire est mobilisée pour tenter de démêler cet écheveau criminel.
Les réponses apportées seront déterminantes pour la suite. Il en va de la capacité des autorités à assurer la sécurité des Marseillais et à restaurer un climat de confiance durablement entamé. Surtout, il s’agira d’apporter aux victimes la reconnaissance de leur statut et un accompagnement psychologique digne de ce nom. Pour que Marseille puisse panser ses plaies et se relever de ce drame.