Alors qu’aux États-Unis, la victoire de Donald Trump a déclenché de bruyantes réjouissances, l’ambiance est bien plus mesurée à Vadluru, un petit village du sud de l’Inde. C’est pourtant ici, au milieu des maisons blanches et des palmiers, que se trouve une part des racines d’Usha Vance, nouvelle “Second Lady” des États-Unis.
Une ascension dont Vadluru est fier
Âgée de 38 ans, Usha Vance, avocate de formation et épouse de J.D. Vance, vice-président élu, est la fille d’immigrants indiens. Son père est originaire de Vadluru, dans l’État de l’Andhra Pradesh. Même sans démonstration tapageuse, les villageois affichent leur fierté.
Chaque Indien, pas seulement moi mais tous les Indiens, nous sommes fiers d’Usha à cause de ses origines indiennes. Nous espérons qu’elle en fera profiter le village.
Venkata Ramanayy, 70 ans, habitante de Vadluru
Certains vont même plus loin, comme le prêtre hindou Appaji, 43 ans. Vêtu d’une tunique safran, il avoue avoir prié pour la victoire de Donald Trump. Tout en déposant une bougie devant la statue du dieu Ganesh, il confie son espoir de retombées concrètes pour le village.
Si elle pouvait se souvenir de ses racines et faire quelque chose de bon pour le village, ce serait très bien.
Appaji, prêtre hindou de 43 ans
Une lignée partie en quête du rêve américain
Bien qu’Usha Vance, qui pratique toujours la religion hindoue, n’ait jamais visité Vadluru, sa famille n’a pas oublié le village. D’après une source proche, son père y aurait fait étape il y a environ trois ans, s’enquérant notamment de l’état du temple.
C’est l’arrière-grand-père d’Usha Vance qui avait quitté Vadluru. Son père, Chilukuri Radhakrishnan, a grandi à Chennai avant de partir étudier aux États-Unis, suivant la trajectoire de millions d’Indiens partis en quête du rêve américain. Les données officielles montrent qu’ils forment aujourd’hui la deuxième communauté d’origine asiatique la plus importante du pays, avec 4,8 millions de représentants en 2020.
À Thulasendrapuram, la fierté intacte malgré la défaite de Kamala Harris
À quelque 730 kilomètres de là, dans le village de Thulasendrapuram, l’ambiance est un peu moins à la fête. C’est ici qu’a grandi le grand-père de Kamala Harris, qui s’incline face à Donald Trump. Malgré la déception, les habitants restent très fiers de la démocrate qui a plusieurs fois visité le village avec sa mère.
Elle est une source d’inspiration pour le village, chaque école des environs connaît Kamala Harris. Si elle revient, elle sera traitée comme le président des États-Unis.
T.S. Anbarasu, 63 ans, habitant de Thulasendrapuram
Loin de la rejeter, les villageois assurent qu’elle fait toujours partie de leur famille. “Si un membre de la famille échoue, on ne le considère pas comme un perdant, n’est-ce pas ?”, philosophe T.S. Anbarasu. Une leçon de résilience et de loyauté venue de l’autre bout du monde.