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Vaccin Hépatite B : Trump Révolutionne la Politique Néonatale

Un comité remanié par le ministre de Trump vient de supprimer la vaccination systématique contre l’hépatite B chez les nouveau-nés testés négatifs. Les pédiatres hurlent au danger, les infections pourraient exploser… Mais pourquoi ce revirement brutal ? La suite va vous surprendre.

Imaginez-vous à la maternité. Votre bébé vient de naître, il pleure doucement, les yeux encore fermés sur le monde. Dans quelques heures, une infirmière devait lui administrer la première dose du vaccin contre l’hépatite B, une routine depuis plus de trente ans aux États-Unis. Mais vendredi dernier, tout a basculé.

Un comité d’experts, entièrement recomposé sous l’ère Trump, a voté la fin de cette vaccination systématique pour les nouveau-nés dont la mère est testée négative. Huit voix contre trois. Une décision qui fait l’effet d’une bombe dans le monde médical américain.

Un virage à 180° qui inquiète les pédiatres

Depuis 1991, les États-Unis vaccinaient tous les bébés dans les 24 heures suivant la naissance, quelle que soit la situation de la mère. Cette stratégie universelle avait permis de faire chuter drastiquement les infections chez les enfants. Aujourd’hui, ce rempart vole en éclats.

Le nouveau texte précise que la première dose ne sera plus « systématiquement recommandée » si la mère a été testée négative au virus. Seules les situations à risque justifieront encore l’injection précoce.

« En modifiant cette recommandation, nous causons du tort »

Docteur Cody Meissner, membre dissident du comité

Pourquoi cette décision fait trembler les soignants

Les pédiatres américains sont vent debout. Pour eux, le dépistage prénatal n’est pas infaillible. Des erreurs de laboratoire existent. Des mères peuvent être contaminées en fin de grossesse, après le test. Et surtout, un bébé peut être exposé au virus par d’autres membres de la famille ou du personnel soignant.

Susan Kressly, présidente de l’Académie américaine de pédiatrie, a été claire :

« Cette décision entraînera une augmentation des infections par l’hépatite B chez les nourrissons et les enfants. C’est injustifié et dangereux. »

L’hépatite B reste une maladie grave. Transmise par le sang ou les fluides corporels, elle peut provoquer cirrhose et cancer du foie des années plus tard. Chez le très jeune enfant, le risque de chronicité dépasse 90 % en cas de contamination.

Un comité sous influence vaccinosceptique

Le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) n’est plus le même. Nommé en grande partie par le nouveau ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., figure historique du mouvement antivaccin, il compte désormais plusieurs membres critiqués pour leur manque d’expertise ou leurs déclarations passées sur les vaccins.

Ce n’est pas la première fois que ce comité fait parler de lui. En septembre déjà, il avait revu à la baisse les recommandations sur les vaccins Covid-19 et rougeole, contre l’avis majoritaire des scientifiques.

Aujourd’hui, il annonce une révision complète du calendrier vaccinal pédiatrique et même de la composition des vaccins. Un chantier colossal qui inquiète profondément la communauté médicale.

L’argument de l’alignement international… contesté

Certains membres du comité justifient le changement en disant vouloir aligner les États-Unis sur d’autres pays développés, comme la France, qui ne vaccinent pas systématiquement à la naissance quand la mère est négative.

Mais de nombreux experts rétorquent que le contexte américain est très différent : suivi prénatal moins homogène, accès aux soins plus inégal, mobilité de la population plus importante. Ce qui fonctionne en Europe pourrait se révéler catastrophique outre-Atlantique.

À retenir : L’OMS continue de recommander la vaccination universelle à la naissance dans tous les pays, sans exception.

Les taux de vaccination déjà en chute libre

Depuis la pandémie, la confiance dans les vaccins s’est effritée aux États-Unis. Les couvertures vaccinales infantile ont chuté dans de nombreux États. Conséquence directe : la rougeole, déclarée éliminée en 2000, a resurgi avec force en 2025, causant plusieurs décès – une première depuis des décennies.

Les pédiatres craignent que cette nouvelle décision n’accélère le mouvement. Moins de recommandations officielles = moins de remboursements par les assurances = moins de vaccins administrés.

Car aux États-Unis, le coût d’un vaccin peut atteindre plusieurs centaines de dollars sans prise en charge. Les recommandations de l’ACIP ont donc un impact financier direct sur des millions de familles.

Une défiance qui s’organise

Face à ces changements, la riposte s’organise. Plusieurs grandes institutions scientifiques et des États démocrates ont déjà annoncé qu’ils ne suivraient plus automatiquement les nouvelles recommandations de l’ACIP, les jugeant biaisées.

C’est une situation inédite : le comité fédéral, jadis référence incontestée, perd peu à peu son autorité. Des académies de médecine publient désormais leurs propres recommandations parallèles.

Cette fracture institutionnelle risque de compliquer encore la communication auprès des parents, déjà perdus entre messages contradictoires.

Que retenir pour les parents d’aujourd’hui ?

Concrètement, pour l’instant, rien ne change dans les maternités. Les nouvelles recommandations doivent encore être validées et publiées officiellement. Mais le signal envoyé est fort.

De nombreux hôpitaux, surtout dans les États bleus, ont déjà fait savoir qu’ils maintiendraient la vaccination universelle à la naissance, quelle que soit la future position fédérale.

Pour les parents, le message des pédiatres reste clair : le vaccin contre l’hépatite B reste sûr, efficace, et recommandé dans les premières heures de vie. Le risque zéro n’existe pas, mais le bénéfice reste largement supérieur.

Ancienne politique (1991-2025) Nouvelle recommandation (2025)
Vaccination systématique de TOUS les nouveau-nés dans les 24h Vaccination seulement si mère positive ou statut inconnu
Quasi-éradication de l’hépatite B pédiatrique Risque de résurgence attendu
Recommandation OMS respectée Rupture avec les standards mondiaux

Cette décision marque un tournant. Elle illustre la nouvelle direction prise par la politique de santé publique sous l’administration Trump : moins d’obligations, plus de liberté individuelle, même quand la science penche massivement d’un côté.

Reste à voir si ce pari sera payant… ou si les États-Unis regretteront amèrement d’avoir ouvert la porte à des maladies qu’ils avaient presque oubliées.

Une chose est sûre : le débat sur les vaccins, loin d’être clos, entre dans une nouvelle ère, plus clivante que jamais.

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