Le géant automobile Stellantis fait un pari audacieux en misant sur l’hybride dans son usine italienne historique de Mirafiori, malgré un marché de l’électrique au point mort dans le pays. Une annonce qui suscite autant d’espoirs que d’interrogations sur l’avenir de ce site emblématique.
Un nouveau souffle pour Mirafiori grâce à l’hybride ?
Lundi dernier, le directeur général de Stellantis Carlos Tavares a créé la surprise lors de sa visite à Turin en révélant l’allocation d’un nouveau modèle à l’usine de Mirafiori : une version hybride de la Fiat 500, dont la production débutera en 2026. Une bouffée d’oxygène pour ce site historique, berceau de la marque Fiat, qui tournait ces derniers temps au ralenti :
- Production réduite de moitié en 2023 par rapport à 2022 (40 000 véhicules contre 80 000)
- Arrêt de l’assemblage de la Fiat 500 électrique et des Maserati GT et GC jusqu’au 6 juin
- Ouverture d’un plan de départs volontaires pour 1000 salariés
Avec ce nouveau modèle hybride, Stellantis espère redonner un second souffle à Mirafiori et confirmer son engagement envers l’Italie, où le groupe vise une production d’un million de véhicules à l’horizon 2030. Un symbole fort adressé aussi au gouvernement italien, avec qui les relations s’étaient quelque peu tendues autour des questions d’emploi et d’investissement dans la péninsule.
L’électrique à la peine en Italie
Mais ce pari de l’hybride intervient dans un contexte de marché particulièrement défavorable à l’électrique en Italie. Malgré les aides gouvernementales, les ventes de véhicules électriques peinent à décoller, freinées par des problèmes d’infrastructures de recharge et un pouvoir d’achat en berne. Un constat qui pousse Stellantis à miser sur l’hybride, perçu comme une solution de transition plus accessible pour les consommateurs italiens.
L’hybride apparaît aujourd’hui comme un compromis nécessaire pour maintenir l’activité et l’emploi sur nos sites italiens, face à un marché 100% électrique qui n’est pas encore mûr dans le pays.
– Un porte-parole de Stellantis
Des inquiétudes persistantes pour l’avenir
Malgré cette annonce positive pour Mirafiori, l’inquiétude reste palpable parmi les salariés et les syndicats. Beaucoup craignent que l’hybride ne soit qu’une solution de court terme, insuffisante pour garantir la pérennité du site à l’heure de la transition énergétique. Des interrogations subsistent aussi sur les futurs engagements de Stellantis envers l’Italie :
- Quels seront les prochains modèles produits dans le pays ?
- L’objectif d’un million de véhicules en 2030 sera-t-il tenu ?
- Quelle place pour l’Italie dans la stratégie d’électrification du groupe ?
Autant de questions qui restent en suspens et auxquelles Carlos Tavares devra répondre pour rassurer sur l’avenir industriel du pays au sein de Stellantis. L’hybride apparaît aujourd’hui comme une première étape, mais il faudra plus pour relever le défi de la transition énergétique tout en préservant l’emploi et le savoir-faire italien.
