En ce dimanche ensoleillé, les citoyens uruguayens convergent vers les bureaux de vote pour une élection présidentielle aux airs de tournant. Alors que onze candidats sont en lice pour succéder au président sortant Luis Lacalle Pou, un nom se dégage : Yamandu Orsi. Ce professeur d’histoire de 57 ans, étoile montante du parti de gauche Frente Amplio, semble en pole position pour s’installer dans le fauteuil présidentiel.
Yamandu Orsi, le favori qui ne convainc pas tout le monde
Les sondages donnent Yamandu Orsi largement en tête, avec entre 41 et 47% des intentions de vote. Mais cette avance confortable ne suffira probablement pas à lui offrir une victoire dès le premier tour. Car pour s’imposer d’emblée, il faudrait franchir la barre fatidique des 50%. Un scénario que peu d’observateurs envisagent sérieusement.
Derrière Orsi, on retrouve la coalition de centre-droit au pouvoir, orpheline du président Lacalle Pou qui ne peut se représenter immédiatement. Leur candidat, le conservateur Alvaro Delgado, récolterait entre 20 et 25% des voix selon les enquêtes. Tandis qu’Andrés Ojeda, du Parti Colorado, complète le trio de tête avec 15 à 16% des intentions de vote.
Des enjeux multiples pour l’Uruguay
Au cœur de cette élection, la question sécuritaire. Ce pays d’Amérique du Sud, souvent cité en exemple pour son niveau de vie élevé et ses faibles inégalités, fait face à une recrudescence inquiétante de la violence liée au trafic de drogue. Une problématique à laquelle le futur président devra impérativement s’attaquer.
Mais ce n’est pas le seul dossier brûlant. Deux référendums controversés se tiennent également ce dimanche. L’un, porté par les syndicats, vise à abaisser l’âge de la retraite et interdire les régimes privés. L’autre propose d’autoriser les perquisitions nocturnes au domicile des suspects. Des sujets clivants qui ajoutent encore à l’enjeu de ce scrutin.
Cap sur le second tour
À moins d’un improbable raz-de-marée en faveur de Yamandu Orsi, c’est donc un second tour qui se profile à l’horizon. Rendez-vous est pris pour le 24 novembre, date à laquelle les deux candidats arrivés en tête devront à nouveau croiser le fer pour tenter de convaincre une majorité d’électeurs.
D’ici là, les états-majors politiques vont devoir redoubler d’efforts et d’imagination pour mobiliser leurs troupes et séduire les indécis. Car dans ce scrutin où tous les scénarios semblent possibles, chaque voix comptera. L’Uruguay retient son souffle, suspendu au choix que s’apprêtent à faire ses citoyens en ce jour crucial pour l’avenir du pays.