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Ursula von der Leyen Vers un Second Mandat à la Commission Européenne

Un sommet européen s'ouvre à Bruxelles pour décider de l'avenir de l'UE. L'enjeu principal : la reconduction d'Ursula von der Leyen à la tête de la Commission. Mais avec l'ombre des élections françaises, rien n'est encore joué...

Bruxelles s’apprête à vivre un sommet européen aux enjeux cruciaux. Au cœur des discussions, le destin d’Ursula von der Leyen et de son mandat à la tête de la Commission européenne. Les dirigeants des Vingt-Sept sont attendus pour trancher sur cette question épineuse, à seulement trois jours d’élections françaises qui pourraient rebattre les cartes en cas de victoire de l’extrême droite.

Un consensus qui se dessine pour von der Leyen

Malgré les incertitudes, un accord semble se profiler en faveur d’un second mandat pour l’actuelle présidente de la Commission. Déjà esquissé lors d’un sommet informel mi-juin, ce scénario a été renforcé par un accord conclu mardi entre six dirigeants européens de la “grande coalition” droite-centre-gauche.

Cet accord porte non seulement sur la reconduction d’Ursula von der Leyen, mais aussi sur la nomination du socialiste portugais Antonio Costa à la tête du Conseil européen et de l’Estonienne centriste Kaja Kallas comme chef de la diplomatie européenne. Un “package” qui devrait recevoir l’aval de la majorité des dirigeants.

L’Italie joue les trouble-fêtes

Toutefois, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, exclue de ces tractations entre les trois grandes familles politiques européennes, dénonce les agissements d’une “oligarchie”. Son parti post-fasciste Fratelli d’Italia, en forte progression aux européennes, réclame plus de poids dans la future Commission.

Il y a une réalité politique à l’issue des élections européennes qui est celle de la reconduction de la coalition entre le PPE, les sociaux-démocrates et les centristes, coalition à laquelle Fratelli d’Italia n’appartient pas.

Une source à la présidence française

Rome revendique ainsi “au minimum” une vice-présidence de la Commission avec un portefeuille influent sur les politiques industrielles ou agricoles. Mais pour Paris, qui a reçu mercredi le nationaliste hongrois Viktor Orban, “personne n’est exclu” des discussions.

L’ombre des législatives françaises

Au-delà de ces tractations, c’est bien l’issue du second tour des législatives en France qui préoccupe Bruxelles. La possibilité d’une poussée de l’extrême droite, dans un pays clé de l’UE, pourrait sérieusement compliquer la donne.

Les dirigeants européens sont donc pressés de sceller les nominations avant ce scrutin à haut risque. Car une percée du Rassemblement National engendrerait une onde de choc politique, susceptible de gripper les rouages du fonctionnement de l’UE.

Les autres dossiers chauds du sommet

Outre le casting des “top jobs”, plusieurs autres sujets s’invitent à l’agenda. Avec la venue à Bruxelles de Volodymyr Zelensky, un accord doit être signé sur les engagements de sécurité de l’UE envers l’Ukraine. Les Vingt-Sept vont aussi tenter de surmonter le blocage hongrois sur une aide militaire à Kiev.

  • Adoption de “l’agenda stratégique” de l’UE pour 2024-2029
  • Priorités : sécurité, défense, compétitivité, lutte contre l’immigration
  • Possibles tensions sur la politique commerciale et le Pacte vert

Ce sommet est donc crucial à plus d’un titre pour l’avenir de l’Union. Il doit poser les bases de son architecture institutionnelle et de ses priorités pour les 5 ans à venir, tout en naviguant entre les écueils des divisions internes et des soubresauts électoraux.

Une chose est sûre : malgré un front uni affiché, les discussions s’annoncent intenses en coulisses. Chaque capitale viendra avec ses demandes et ses lignes rouges, dans un jeu d’influence et d’équilibres toujours complexe à 27. Le feuilleton des nominations, loin d’être purement protocolaire, est le reflet de ces rapports de force.

Rendez-vous donc jeudi et vendredi à Bruxelles, pour un sommet qui s’annonce comme un tournant pour l’UE. Avec en toile de fond, l’ombre des urnes françaises et la crainte d’un séisme politique qui pourrait ébranler tout l’édifice européen. Les dés sont jetés, reste à savoir de quel côté ils retomberont.

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