Trois semaines après les élections européennes, les dirigeants des Vingt-Sept se sont réunis à Bruxelles pour un sommet éminemment politique. Au cœur des discussions : la désignation des futurs dirigeants des institutions européennes. Et le casting envisagé a finalement obtenu le feu vert des chefs d’État et de gouvernement.
Une coalition centriste face aux souverainistes
C’est une victoire pour la coalition centriste qui s’est formée au lendemain des élections. L’Allemande Ursula von der Leyen, membre du Parti Populaire Européen (PPE), est proposée pour un second mandat à la présidence de la Commission. Sa confirmation devra cependant passer par un vote du Parlement européen le 18 juillet prochain.
Le socialiste portugais Antonio Costa est quant à lui désigné pour prendre la tête du Conseil européen. Enfin, l’Estonienne Kaja Kallas, affiliée aux libéraux de Renew, devrait devenir la prochaine Haute Représentante de l’UE, sous réserve de l’approbation des eurodéputés.
Un choix contesté par Giorgia Meloni
Mais cette répartition des postes ne fait pas l’unanimité. La Première ministre italienne Giorgia Meloni, exclue des négociations, a marqué sa désapprobation en s’abstenant lors du vote. Elle souhaite obtenir un portefeuille important pour l’Italie dans la prochaine Commission.
Le mépris affiché de cette institution ne fera que renforcer encore les extrêmes.
– Un commentaire anonyme
L’Ukraine, un marqueur des rapports de force en Europe
Au-delà des nominations, le sommet a aussi été l’occasion de discuter de sujets brûlants comme la guerre en Ukraine. Ce conflit s’impose de plus en plus comme un marqueur dans les rapports de force européens, opposant les partisans d’un soutien sans faille à Kiev aux tenants d’une approche plus mesurée.
Ursula von der Leyen, qui a fait de l’aide à l’Ukraine une priorité de son premier mandat, semble bien partie pour poursuivre dans cette voie. Reste à savoir si elle parviendra à maintenir l’unité européenne sur ce dossier sensible dans les années à venir.
Vers une Europe à plusieurs vitesses ?
Ces désignations et ces débats illustrent les lignes de fracture qui traversent l’Union européenne. Entre les partisans d’une intégration toujours plus poussée et ceux qui veulent préserver la souveraineté nationale, entre l’Ouest et l’Est, le Nord et le Sud, l’Europe peine à parler d’une seule voix.
Face à ces divergences, certains évoquent l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses, où les pays qui le souhaitent pourraient avancer plus vite et plus loin dans certains domaines. Une perspective qui divise, mais qui pourrait s’imposer pour éviter la paralysie.
Une chose est sûre : la présidence d’Ursula von der Leyen, si elle est confirmée, s’annonce d’ores et déjà pleine de défis. Dans un contexte géopolitique incertain, avec une économie à relancer et un projet européen à réinventer, la tâche s’annonce ardue. Mais c’est aussi une opportunité de repenser l’Europe et de lui redonner un souffle et une vision pour les années à venir.