Ursula von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission européenne, semble en bonne voie pour obtenir un second mandat à la tête de l’exécutif européen. Cependant, le processus de nomination reste complexe et incertain, avec plusieurs étapes cruciales à franchir dans les semaines à venir.
Un processus de nomination complexe
La désignation du président de la Commission européenne obéit à des règles complexes et souvent méconnues du grand public. Depuis la mise en place du système des “Spitzenkandidaten” en 2014, les partis politiques européens désignent leur candidat avant les élections européennes. Le Conseil européen choisit ensuite le candidat du parti vainqueur, en tenant compte des résultats du scrutin.
Mais ce système, censé renforcer la légitimité démocratique de la nomination, n’est pas exempt de controverses. En 2019, Ursula von der Leyen avait ainsi été élue de justesse par le Parlement européen, avec seulement 9 voix de majorité.
Le PPE en position de force
Cette année, c’est le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient Ursula von der Leyen, qui est sorti grand vainqueur des élections européennes du 9 juin. Avec 189 sièges, il devance nettement les socialistes (136 sièges) et les centristes (81 sièges) au sein de la “Grande coalition” qui vote la plupart des textes européens.
Mais pour être reconduite, Ursula von der Leyen doit encore être désignée par les Vingt-Sept à la majorité qualifiée renforcée, soit 20 États membres représentant au moins 65% de la population de l’UE. Or, si le PPE est majoritaire au Conseil européen, il ne dispose pas d’une telle majorité, la plupart des grands pays n’étant pas dirigés par la droite.
L’appui décisif de Meloni ?
Une fois désignée par le Conseil, Ursula von der Leyen devra encore être validée par le nouveau Parlement européen, à la majorité absolue des voix. C’est sans doute là que réside la véritable incertitude.
En 2019, la démocrate-chrétienne allemande avait eu besoin de l’appui des députés polonais du PiS pour être élue. Cette fois, elle pourrait se tourner vers Giorgia Meloni et les élus de Fratelli d’Italia, dont les suffrages pourraient s’avérer décisifs en échange d’un commissaire doté d’un portefeuille important.
La superposition d’une possible crise politique en France après les législatives anticipées et d’une éventuelle crise européenne en cas de rejet d’Ursula von der Leyen par le Parlement semble plaider pour un choix de stabilité. Réponse attendue dans les prochaines semaines.