Alors que les élections municipales de 2026 se profilent à l’horizon, Marseille se trouve au cœur d’une agitation politique grandissante. Au centre des débats : l’éventualité d’une alliance entre le maire actuel Benoît Payan, ex-socialiste, et La France Insoumise (LFI), mouvement arrivé en seconde position lors des dernières élections européennes. Une perspective qui suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes dans la cité phocéenne.
Des appels à l’union malgré les divergences
Certaines voix influentes au sein de la majorité municipale, à l’instar de Michèle Rubirola, première adjointe et ancienne maire éphémère, plaident en faveur d’un rapprochement avec LFI. Pour cette figure écologiste, il est temps de dépasser «l’anti-LFIsme primaire» et de construire une large alliance de gauche en vue des prochaines échéances électorales.
Ils sont bien implantés, il faut travailler avec eux.
– Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille
Une position loin de faire l’unanimité, tant les tensions entre Benoît Payan et les Insoumis marseillais sont palpables. Lors des dernières législatives, le maire avait ainsi apporté son soutien au candidat dissident de LFI, Hendrik Davi, plutôt qu’à celui investi par le mouvement. Un coup d’éclat symptomatique des profondes divergences stratégiques et idéologiques qui séparent les deux camps.
Le spectre du “tous contre Payan”
Pour de nombreux observateurs, une alliance entre Benoît Payan et LFI relève de la quadrature du cercle. D’autant que les Insoumis marseillais, menés par le député Sébastien Delogu, multiplient les attaques contre la politique municipale, dénonçant tour à tour l’immobilisme, les revirements et les renoncements du maire.
Face à cette hostilité, Benoît Payan se retrouve dans une position délicate. S’il venait à se rapprocher de LFI, il prendrait le risque de se mettre à dos une partie de sa majorité et de son électorat, attachés à une ligne plus modérée. Mais en maintenant ses distances, il pourrait favoriser l’émergence d’un front “tous contre Payan” lors des prochaines municipales, scénario redouté par son entourage.
LFI, faiseur de roi en 2026 ?
Malgré ces obstacles, l’hypothèse d’une alliance entre la majorité municipale et LFI n’est pas à exclure. Les Insoumis, forts de leurs bons résultats aux européennes et aux législatives, pourraient en effet s’imposer comme un partenaire incontournable pour remporter la mairie en 2026.
Conscients de cet atout, les cadres de LFI entendent bien peser sur les futures négociations. Ils se réuniront d’ailleurs à la rentrée pour esquisser les contours d’un programme municipal, signal fort envoyé à Benoît Payan et ses alliés.
Un pari risqué pour l’avenir de Marseille
Au final, l’éventualité d’une union entre Benoît Payan et LFI s’apparente à un véritable casse-tête politique. Si elle permettrait de rassembler les forces de gauche et de contrer la droite et l’extrême-droite, elle pourrait aussi fragiliser la cohésion de la majorité actuelle et brouiller son message auprès des électeurs.
Une chose est sûre : les mois à venir s’annoncent décisifs pour l’avenir politique de Marseille. Entre jeux d’alliances, guerres d’ego et batailles programmatiques, la campagne des municipales promet d’être intense et riche en rebondissements. Un défi de taille pour Benoît Payan, qui devra naviguer habilement entre les écueils pour espérer conserver son fauteuil de maire.