Longtemps tenue à l’écart des projecteurs, la question du retour des djihadistes français ayant combattu au sein des rangs de Daech en Syrie resurgit au gré de l’actualité. Le cas d’une jeune “revenante” de 26 ans, récemment mise en examen et écrouée en France, vient nous rappeler l’épineuse problématique de la gestion judiciaire de ces individus.
Un parcours marqué par l’engagement djihadiste
Cette jeune femme avait quitté le territoire national à l’automne 2014, alors âgée de seulement 16 ans, en compagnie de ses parents et de sa fratrie. Après un passage par la Turquie, ils avaient rejoint la zone irako-syrienne. Sur place, cinq années de sa vie demeurent nimbées de mystère. Elle affirme avoir été cantonnée à des tâches ménagères, mais le rôle exact qu’elle a joué au sein de l’organisation terroriste reste à déterminer.
Une enquête devra faire la lumière sur sa place et ses actions au sein de Daech durant cette période trouble.
– Une source proche du dossier
Un retour en France sous haute surveillance
Détenue au camp de réfugiés d’Al-Hol en 2019, elle était parvenue à s’en échapper en décembre de la même année. Arrêtée en 2024 par les autorités turques, elle a été expulsée vers la France le 25 juin dernier. Dès son arrivée sur le sol français, elle a été placée en garde à vue dans les locaux de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).
Le 28 juin, elle a été mise en examen par un juge antiterroriste pour “association de malfaiteurs terroriste criminelle” et placée en détention provisoire au centre pénitentiaire de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Un classique pour les “revenants” de Daech.
Un destin familial tragique
Selon les propos de la mise en cause, deux de ses frères auraient péri lors d’une frappe aérienne menée par la coalition internationale anti-Daech. Ses parents et ses deux sœurs se trouveraient toujours dans la zone irako-syrienne. Un drame familial qui n’est pas sans rappeler celui de nombreux djihadistes français.
Des zones d’ombre à éclaircir
Entre son évasion du camp d’Al-Hol fin 2019 et son arrestation en Turquie en 2024, le parcours de la jeune femme est entouré de nombreuses zones d’ombre. L’enquête devra déterminer ce qu’elle a fait durant ces cinq années, avec qui elle était en contact et si elle a continué à œuvrer pour Daech.
Son cas illustre toute la complexité du traitement judiciaire des “revenants”, entre volonté de comprendre leur niveau de radicalisation, de faire la lumière sur leurs actes et d’évaluer leur potentielle dangerosité. Un véritable défi pour la justice antiterroriste française.