Paris, ville lumière, mais aussi ville des imprévus ! La pianiste franco-géorgienne Khatia Buniatishvili en a fait l’expérience dimanche dernier, alors qu’elle devait se produire au concert classique du 14 juillet sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Coincée dans les interminables embouteillages causés par les restrictions liées au défilé militaire, aux festivités de la fête nationale et aux préparatifs des Jeux Olympiques, l’artiste de 37 ans s’est retrouvée dans l’impossibilité de rejoindre la scène à temps.
Un marathon musical en robe de soirée
C’était sans compter sur sa détermination et la générosité d’un inconnu. Sur les réseaux sociaux, Khatia Buniatishvili a raconté et filmé sa course effrénée :
Avant d’entrer sur scène, 20 minutes de marathon juste avant Debussy pour échapper aux embouteillages interminables de la ville.
– Khatia Buniatishvili
Dans la vidéo, on aperçoit l’artiste marcher d’un pas pressé dans les rues de la capitale, sa robe de soirée argentée virevoltant, une paire de chaussures masculines trop grandes aux pieds. La raison ? Un généreux passant lui a prêté ses souliers, marchant lui-même en chaussettes, pour lui éviter de manquer son concert !
De justesse pour Debussy
Malgré ce contretemps peu glamour mais ô combien “olympique”, la virtuose est finalement arrivée à temps pour interpréter avec brio le Clair de Lune de Debussy. Khatia a chaleureusement remercié son sauveur :
Ce gentil monsieur m’a prêté ses chaussures, marchant lui-même en chaussettes, et m’a évité de rater ma prestation.
– Khatia Buniatishvili
Paris paralysée à l’approche des JO
Cette mésaventure met en lumière les difficultés de circulation engendrées par l’organisation des Jeux Olympiques en plein cœur de Paris. Depuis le 18 juillet, restrictions et délimitations des zones de sécurité s’intensifient, notamment en prévision de la cérémonie d’ouverture du 26 juillet sur la Seine.
Ponts fermés, quais interdits, zones d’accès contrôlé… La capitale devrait connaître son point critique vendredi, lorsqu’un cinquième de la ville basculera en “zone rouge” ou “noire”, coupant littéralement Paris en deux. Un scénario de pluie de chaussures pour ceux qui devront traverser la ville ?
Quand la musique crée du lien
Au-delà des perturbations et autres galères, cette histoire insolite rappelle surtout la magie des rencontres imprévues et la solidarité dont savent faire preuve les Parisiens. Un beau pied de nez aux clichés !
Gageons que Khatia Buniatishvili se souviendra longtemps de ce “récital” d’un nouveau genre, entre notes de Debussy et claquettes de chaussures. Et qu’elle a peut-être trouvé là l’inspiration pour une nouvelle composition : Ode à mon sauveur inconnu ou Sonate pour piano et souliers d’emprunt ?