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Une nouvelle génération de jeunes députés fait son entrée à l’Assemblée

Ils auraient dû faire leur rentrée sur les bancs de l'université, mais c'est finalement sur ceux de l'Assemblée nationale que ces jeunes députés de moins de 25 ans vont siéger. Un vent de fraîcheur souffle sur le Palais Bourbon, pour le meilleur et pour le pire...

C’est un vent de fraîcheur qui souffle sur les colonnes antiques du Palais Bourbon. Pour la première fois, six députés âgés de moins de 25 ans font leur entrée à l’Assemblée nationale suite aux élections législatives anticipées. Ces jeunes visages, inconnus du grand public il y a encore quelques mois, incarnent un renouveau générationnel sans précédent sur les bancs de l’hémicycle. Mais qui sont ces élus de la génération Z et que nous réserve leur arrivée au sein de la représentation nationale ?

Une jeunesse plurielle mais irréconciliable

Si ces députés partagent leur jeune âge, tout semble les opposer sur le plan politique. Louis Boyard et Hugo Prevost, respectivement 23 et 24 ans, incarnent la nouvelle garde insoumise aux côtés de Jean-Luc Mélenchon. En face, Hanane Mansouri, benjamine de l’Assemblée à 22 ans, siège dans les rangs du parti Ciotti. Les trois autres élus de la génération 2000, Flavien Termet, Théo Bernhardt et Auguste Evrard, grossissent quant à eux les troupes du Rassemblement National de Marine Le Pen.

Réunis pour la première fois au sein du « bureau d’âge », lors de l’élection au perchoir pour la présidence de l’Assemblée, les six benjamins se sont vus charger du bon déroulement du vote. Une cohabitation forcée entre des jeunesses que tout oppose.

Eloïse Cimbidhi

Au-delà de leur couleur politique, ces députés devront aussi composer avec leur inexpérience des us et coutumes de la vénérable institution. Certains peinent encore à trouver leurs marques dans le dédale du Palais Bourbon, quand d’autres doivent se faire violence pour adopter les codes vestimentaires en vigueur. « Je me suis acheté mon premier costume pour l’occasion », confie Louis Boyard, pas encore très à l’aise dans son nouvel apparat.

Une relève politique pleine de promesses

Mais ces jeunes loups de la politique comptent bien bousculer l’ordre établi et les vieilles habitudes. Hyperconnectés, ils maîtrisent les codes de la communication moderne et n’hésitent pas à utiliser les réseaux sociaux pour s’adresser directement aux citoyens. Une manière de contourner les médias traditionnels et d’imposer leurs idées dans le débat public.

Pour beaucoup d’observateurs, l’arrivée de cette nouvelle génération est une bouffée d’oxygène dans une Assemblée vieillissante, souvent déconnectée des réalités et préoccupations de la jeunesse. « C’est une chance incroyable de pouvoir porter la voix des jeunes de notre âge à l’Assemblée », s’enthousiasme Hugo Prevost. Une opportunité aussi de prouver que la politique n’est pas qu’une affaire de vieux chevaux de retour.

Les défis d’une génération sacrifiée

Mais au-delà de l’euphorie des débuts, ces jeunes élus vont devoir très vite faire face aux défis colossaux qui attendent leur génération : réchauffement climatique, précarité grandissante, crise du logement… Autant de sujets sur lesquels ils sont attendus au tournant par une jeunesse en quête de réponses et d’actions concrètes.

« Notre génération est sacrifiée, ignorée des politiques. Il est temps que ça change », martèle Hanane Mansouri. La jeune députée a déjà déposé plusieurs amendements pour défendre le pouvoir d’achat des moins de 30 ans et compte bien se battre pour être entendue. Preuve que la jeunesse ne compte pas rester dans le rôle de la figuration.

L’arrivée de ces nouveaux visages à l’Assemblée pose aussi la question de la représentativité des jeunes en politique. Avec seulement 6 députés de moins de 25 ans sur 577, on est encore loin d’un vrai rééquilibrage générationnel. Beaucoup déplorent un mode de scrutin et des partis politiques encore trop fermés aux jeunes, qui peinent à s’imposer.

Un vent de fraîcheur durable ?

Reste à savoir si ce souffle nouveau va perdurer et transformer durablement le visage de notre démocratie. Les jeunes députés vont devoir éviter les écueils et déceptions d’une vie politique impitoyable, sous le feu des critiques et des polémiques permanentes. « Je sais que ça ne va pas être facile tous les jours, mais je suis déterminé à tenir bon », assure Flavien Termet, conscient du chemin à parcourir.

Une chose est sûre, l’arrivée de la génération Z à l’Assemblée ne passera pas inaperçue. Que ce soit pour bousculer les codes, défendre les intérêts de la jeunesse ou simplement prendre toute sa place, cette nouvelle garde a bien l’intention de faire entendre sa voix. Avec un mot d’ordre : montrer que la politique n’est pas (plus) une affaire de vieux !

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