Alors que le coming out, c’est-à-dire la révélation de son orientation sexuelle ou de son identité de genre, est globalement bien accepté en France, une nouvelle enquête menée par l’Ipsos et la Fondation Jean-Jaurès pour l’association Contact met en lumière des disparités inquiétantes. Les jeunes hommes de moins de 25 ans se révèlent être les moins tolérants envers les personnes LGBT+, avec 37% d’entre eux déclarant avoir une mauvaise image de cette communauté suite à un coming out d’un proche.
Un coming out massivement accepté, mais des différences notables
Publiée à l’occasion de la Journée internationale du coming out, cette étude montre qu’un peu moins d’un Français sur cinq a reçu un coming out d’une personne proche au cours de la dernière décennie. Dans l’ensemble, 80% des personnes interrogées ont ressenti une émotion positive lors de cette annonce, comme de l’amour, de l’affection, de la fierté, de l’admiration ou encore de la sérénité. De plus, 82% des sondés déclarent avoir une bonne image des personnes LGBT+ aujourd’hui.
Cependant, des écarts significatifs apparaissent en fonction du genre et de l’âge. Outre les 37% des hommes de moins de 25 ans exprimant un regard négatif, 30% des hommes de 25 à 34 ans ayant reçu un coming out ont également une mauvaise opinion des LGBT+, contre 18% en moyenne. Ce rejet est aussi surreprésenté chez les personnes se situant à l’extrême droite (39%) ou à droite (24%) de l’échiquier politique.
Le coming out, source de bouleversements relationnels pour certains
Au-delà des perceptions, le coming out peut susciter des réactions hostiles, en particulier chez 26% des hommes de 18 à 24 ans, contre 19% de l’ensemble des sondés. Cette révélation est même susceptible d’ébranler la relation avec le proche concerné. 15% des jeunes hommes estiment qu’elle a eu un impact négatif, une proportion presque doublée par rapport à la moyenne (8%). A contrario, 68% des répondants jugent que le coming out n’a pas eu d’impact, voire un impact positif pour 23%.
Le coming out des personnes transgenre reste particulièrement difficile, avec 26% des répondants le percevant comme plus complexe que ceux liés à l’orientation sexuelle.
– Précision de l’enquête Ipsos
Enfin, si une petite minorité (8%) n’accepte pas le coming out reçu, notamment lorsqu’il a été fait par message ou par téléphone, l’enquête souligne que le dévoilement de l’identité de genre est encore plus délicat. Plus d’un quart des sondés considère le coming out transgenre comme plus compliqué à appréhender que celui lié à l’orientation sexuelle.
Éduquer et sensibiliser pour favoriser l’acceptation
Ces résultats mettent en évidence la nécessité de renforcer les actions de sensibilisation et d’éducation, en particulier auprès des jeunes générations masculines. Malgré des progrès indéniables, des poches de résistance persistent, pouvant fragiliser les personnes LGBT+ dans leur cheminement identitaire et affecter leurs relations avec leurs proches.
Afin de favoriser une société plus inclusive et bienveillante, il apparaît essentiel de :
- Déconstruire les stéréotypes et préjugés dès le plus jeune âge
- Encourager le dialogue et l’écoute au sein des familles et des cercles amicaux
- Valoriser la diversité des orientations et identités à travers les médias et la culture
- Assurer un accompagnement adapté aux personnes LGBT+ et à leurs proches
Car au-delà des statistiques, chaque coming out est une histoire singulière, un moment charnière qui mérite d’être accueilli avec respect, empathie et amour. C’est en cultivant ces valeurs que nous pourrons, collectivement, construire une société où chacun peut s’épanouir et s’affirmer librement, sans crainte du regard de l’autre.