Le paisible village de Malleloy, niché au nord de Nancy, a été le théâtre d’une scène digne d’un film d’action ce week-end. Mais malheureusement, il ne s’agissait pas d’un tournage. Deux individus circulant à scooter ont mitraillé une maison à l’arme lourde, semant la panique parmi les 900 âmes qui peuplent cette bourgade d’ordinaire si tranquille. Les villageois, sous le choc, s’interrogent sur les motivations d’un tel déchaînement de violence.
Une façade criblée de balles
Vers 23h samedi soir, des rafales de kalachnikov ont résonné dans la rue principale de Malleloy. Les auteurs des tirs, juchés sur un scooter, ont pris pour cible une maison abritant plusieurs locataires. Après avoir déchargé leurs chargeurs, les deux malfaiteurs cagoulés ont pris la fuite, laissant derrière eux une façade constellée d’impacts de balles.
Les projectiles de ce qui semble être une arme de guerre ont traversé les murs, s’enfonçant profondément dans la bâtisse. C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de blessés
, confie un voisin encore sous le choc. Avec la puissance des tirs, cela aurait pu être un carnage…
. Les occupants de la maison visée, eux, sont sains et saufs mais fortement choqués.
Le spectre du grand banditisme
Si le mobile de cette attaque n’est pas encore établi, l’utilisation d’armes de guerre laisse peu de doutes sur l’implication de membres du grand banditisme. Les forces de l’ordre, rapidement dépêchées sur place, ont engagé d’importants moyens pour tenter de retrouver les tireurs.
Deux suspects ont finalement été appréhendés et placés en détention provisoire. S’ils reconnaissent avoir fait usage d’une kalachnikov, les mis en cause nient pour l’heure toute intention de tuer et évoquent un simple “avertissement”. Une enquête a été ouverte par le parquet pour tentative d’homicide et association de malfaiteurs.
La peur change de camp
D’ordinaire si paisible, Malleloy vit désormais dans la peur. Vous vous rendez compte ? Une fusillade, ici, en pleine rue ! On se croirait dans un quartier chaud d’une grande ville
, s’indigne une riveraine. Moi qui pensais être à l’abri en venant m’installer à la campagne. Maintenant j’ai peur de mettre le nez dehors
, renchérit sa voisine.
Les 900 villageois, traumatisés, scrutent chaque scooter qui passe avec méfiance. Beaucoup craignent des représailles ou une nouvelle expédition punitive. Devant l’école, des parents inquiets n’osent plus laisser leurs enfants rentrer seuls à la maison. Le sentiment d’insécurité a brusquement bondi dans ce petit bourg rural, dont la tranquillité n’était jusqu’ici troublée que par le chant des oiseaux.
Une présence policière renforcée
Pour tenter de rassurer la population, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence. Des patrouilles de gendarmerie sillonnent désormais fréquemment les rues du village, de jour comme de nuit. Un dispositif qui sera maintenu aussi longtemps que nécessaire
, promet le commandant de la brigade.
Mais malgré ces mesures, l’insouciance semble avoir déserté Malleloy pour longtemps. Même si les coupables sont sous les verrous, le mal est fait. On a perdu notre tranquillité d’esprit, cette innocence qu’on avait en vivant ici
, déplore le maire, très affecté. Comme un symbole, la façade de la maison mitraillée portera encore longtemps les stigmates de cette nuit d’horreur.
Un fait divers révélateur
Au-delà du choc et de la peur, cette fusillade interroge aussi sur l’évolution de notre société. Comment des armes de guerre peuvent-elles se retrouver entre les mains de malfaiteurs, jusque dans nos campagnes ? Que révèle cet événement de l’extension du grand banditisme ? La diffusion des trafics d’armes est-elle en train de gangrener des territoires jusque-là épargnés ?
Autant de questions qui taraudent les habitants de Malleloy, mais aussi tous ceux qui suivent cette affaire de près. Car au-delà du fait divers, ce sont bien les maux et dérives de notre époque qui transpercent derrière les impacts de balles. Cette maison criblée de projectiles, c’est le miroir d’une société qui voit la violence s’immiscer jusque dans ses recoins les plus paisibles. Le réveil est brutal pour ce petit village rural. Mais il est peut-être aussi salutaire, pour prendre conscience de l’ampleur du chemin qu’il nous reste à parcourir.
